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Crimes israéliens à Ghaza : L’Algérie se démarque de la lâcheté des pays arabes

Au quinzième jour de l’agression israélienne contre la bande de Ghaza, les pays membres de la Ligue arabe et ceux de la Conférence islamique se limitent, dans le meilleur des cas, à des dénonciations par communiqués interposés. Une situation qui semble agacer l’Algérie. Deux  semaines de bombardements intensifs, de tueries, de crimes de guerre et de destruction n’ont pas suffi au monde pour se réveiller et mettre fin à cette abomination. Mais si les pays occidentaux sont dans « leur rôle » et soutiennent Israël sans trop de peine, l’attitude des « pays arabes » et musulmans est plus que problématique. Jusque-là, ils se contentent de dénoncer « une agression » ou d’exprimer leur « colère ». Inutile de rappeler que certains de ces pays, qui ont normalisé leurs relations avec l’entité sioniste, en sont arrivés jusqu’à faire porter la responsabilité de la guerre aux Palestiniens, qui dépossédés de leur terre et de leur État, n’ont d’autres choix que de se défendre comme ils peuvent. Hier encore, le monde « arabe » a fait preuve d’une autre image de la lâcheté : ils se sont réunis dans la capitale égyptienne pour « la paix en Palestine ». En plus de l’anachronisme dont ils ont fait preuve, puisqu’au moment où ils se réunissaient les bombes israéliennes tuaient des enfants ghazaouis, ces dirigeants n’ont même pas réussi à laver l’affront qu’ils subissent. Ils sont incapables de peser dans cette guerre et prouvent chaque jour d’avantage que leur présence dans cet espace géopolitique est autant insignifiante que nocive, pour la question palestinienne. Anticipant les résultats de cette rencontre, qui n’a même pas réussi à sortir avec une résolution finale, tellement les divergences entre ses membres étaient énormes, l’Algérie a choisi de ne pas y prendre part. Cela devait être une perte de temps, d’argent et de crédibilité. Les dirigeants algériens savaient à l’avance que cela ne servait à rien de collectionner les rencontres et sommets pour aboutir à un résultat connu d’avance : se séparer sans prendre aucune décision et se contenter, dans le meilleur des cas, de communiqués sans lendemains. A la place de cela, l’Algérie a préféré les actes. Elle a décidé de l’envoi d’une aide humanitaire, de l’établissement d’un pont aérien entre Alger et l’aéroport égyptien d’Al Ariche. C’est le seul moyen dont dispose l’Algérie pour être utile aux Palestiniens, qui en plus de subir les bombes de l’armée sionistes, manquent de tout. Ils n’ont plus de nourriture, d’eau, de médicaments ni de carburant. L’inaction et l’inutilité des pays de « la Ligue arabe » ne date malheureusement pas d’aujourd’hui. Depuis les défaites sanglantes des armées arabes, en 1967 puis en 1973, face à l’armée israélienne, ces États ne sont plus que l’ombre d’eux-mêmes. Avec le temps, certains de ces pays ont même considéré que la question palestinienne était un fardeau dont il fallait se débarrasser. C’est dans cet esprit que sont nés les Accords d’Abraham, qui ont poussé au moins quatre pays dans les bras d’Israël. D’autres attendaient leur tour, mais cette nouvelle guerre a faussé leurs calculs. Il reste désormais à savoir si la pression des rues va pousser certains de ces dirigeants à avoir un sursaut de dignité et d’honneur. S’il est vrai que l’option d’une intervention armée est quasiment inenvisageable, à cause notamment de l’absence de consensus sur la question – le comble est que certains de ces pays n’hésitent pas à diriger leurs armes contre d’autres pays de la région – il n’en demeure pas moins que les pays arabes disposent d’autres atouts, notamment diplomatiques et économiques, qui peuvent être employés comme moyen de pression sur Israël et ses alliés.

Akli Ouali

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