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Abdelkader Djellaoui en visite surprise à Seraïdi ( Annaba) : Black-out sur la remise en marche du téléphérique

Le wali d’Annaba, Abdelkader Djellaoui, poursuit sa série de visites inopinées à travers les communes, les localités et les patelins afin de s’enquérir de visu sur les lacunes, les zones d’ombre, les projets en souffrance et les doléances des populations rurales. Selon un communiqué de la wilaya, avant-hier, samedi 21 octobre, c’était au tour de la commune de Seraïdi, perchée à une altitude de 900 mètres, au beau milieu de la forêt, sur le mont de l’Edough. Plusieurs secteurs, entre autres ceux de la santé, du transport, de l’environnement, des routes, de l’habitat et des travaux publics, ont été passés au peigne fin à cette occasion. Le wali, qui s’est montré satisfait de la situation générale prévalant dans cette commune, n’a pas manqué de donner des directives aux responsables concernés pour combler, dans les meilleurs délais, certains déficits relevés ici et là. Cependant, bien qu’il se soit penché sur le secteur du transport, pratiquement l’unique point noir dont souffrent les habitants qui n’ont à leur disposition que des camionnettes « J-9 » aménagées, aucune information n’a été avancée sur la situation du téléphérique, à l’arrêt depuis plusieurs années. En panne depuis 2019, en raison d’un simple affaissement de deux pylônes, le téléphérique reliant la plaine Ouest d’Annaba à Seraidi sur un trajet de 13,3 kilomètres (l’installation la plus longue du continent africain) est toujours en souffrance, à la grande déception de la population.  Le comble, cette télécabine n’a été opérationnelle que pendant environ quatre années sur quatorze, avec pas moins de quatre longs arrêts respectivement en 2007, 2010, 2014 et 2019. Faut-il rappeler que ce téléphérique avait été remis en service en 2018 après cinq ans d’arrêt, suite à une panne non réparée en raison du manque de pièces de rechange. Des experts venus de Grenoble, en France, avaient assisté à l’opération de remise en marche de ce moyen de transport, à l’Établissement de Transports d’Annaba (ETA). Malheureusement, il tombera de nouveau en panne quelques mois plus tard, et toujours pour la même raison : défaut de maintenance. En effet, à l’arrêt pour la énième fois, la dernière panne remontant à fin janvier 2019, le téléphérique Annaba-Seraïdi, qui avait pourtant bénéficié d’une enveloppe de 30 milliards destinée à sa remise en état dans un délai de cinq mois, est malheureusement toujours hors service. Pour certains observateurs, « l’appauvrissement du sol, faute de couvert végétal, outrageusement ravagé par la mafia du foncier, entre autres, est la principale raison du délabrement du pylône ». Aux yeux de la population annabie, la défaillance du téléphérique demeure « une honte pour la ville d’Annaba ». Pour les uns, c’est « une malédiction », pour d’autres, c’est « l’incompétence des personnes en charge de sa gestion, qui ne remplissent en aucun cas les critères requis pour gérer ce type de transport ». En outre, à chaque remise en service, ce moyen de transport a été clochargé par le comportement dégradant de certains usagers. Le transport de sacs de ciment, d’animaux (moutons), d’équipements électroménagers, entre autres, à bord du téléphérique est devenu monnaie courante.Le comble, c’est que certaines cabines ont été utilisées publiquement, au grand jour, comme un moyen de « passe » par des couples en délire. Les quelque 10.000 habitants du petit village de montagne, perché à 900 mètres sur les hauteurs du mont Edough, sont désespérés en raison de l’arrêt prolongé de cet équipement, qui constitue un moyen de transport d’une grande importance. Depuis, la plupart des habitants de Seraïdi utilisent des taxis et des fourgons aménagés pour se rendre à Annaba, mais parfois, ces moyens de transport ne sont pas disponibles, notamment les jours fériés. Il y a lieu de signaler que le téléphérique actuel est la deuxième génération d’équipement à être installée sur ce site. En effet, une première télécabine de six places a été construite en 1986, équipée de 68 cabines blanches de type Sigma SP77. Une rénovation de cette installation s’est imposée en 2008, après 22 années de service.

B. Salah-Eddine

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