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Réunion du Caire : Fiasco  monumental

Organisée avant-hier samedi, à l’initiative de l’Égypte, la conférence baptisée « sommet pour la paix » a débouché sur un fiasco accablant, aussi bien pour ses concepteurs que pour les pays qui y ont participé. Un échec monumental, qui traduit l’absence d’une volonté réelle chez les participants d’arriver à un cessez-le-feu et à l’arrêt immédiat des bombardements intensifs auxquels est soumise depuis deux semaines la population de Ghaza. Préparée dans la précipitation, selon un agenda conçu dans des conditions d’intrigues et de mensonges, la rencontre a échoué sur toute la ligne et les participants n’ont pu s’entendre sur un communiqué final. Le conclave du Caire a fini par mettre à nu la mauvaise foi et l’incohérence des pays arabes, notamment ceux qui ont normalisé leurs relations avec Israël et ceux qui s’apprêtent à leur emboîter le pas. Dix-huit pays ont participé à la rencontre, dont la Jordanie, le Qatar, le Koweït, la Turquie, l’Irak, la Mauritanie, le Royaume du Maroc, Bahreïn, le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas, l’Allemagne et la France, ainsi qu’une délégation de l’occupation israélienne, une autre des États-Unis et des représentants de la Russie et de la Chine, outre Antonio Guterres, secrétaire général des Nations Unies, le président du Conseil européen, Charles Michel et le secrétaire général de la Ligue des États arabes. Il est à rappeler que l’Algérie et la Tunisie ont opté pour le boycott, refusant catégoriquement la présence de représentants de l’entité sioniste à cette réunion. Les deux pays maghrébins, particulièrement l’Algérie, ont décliné l’invitation que leur a adressée Abdelfattah Al Sissi, convaincus qu’ils étaient que rien de probant ne sortirait d’une réunion, dont l’objectif final était la condamnation publique du mouvement Hamas et rien d’autre. L’impuissance des pays arabes, du moins d’un grand nombre d’entre eux, résultat de décennies de compromissions et de trahisons, s’est étalée au grand jour, face à des représentants occidentaux dont le soutien apporté à l’entité sioniste n’a d’égal que leur duplicité. Les participants à cette réunion se sont donc séparés comme ils sont venus. Le sort d’environ deux millions de Palestiniens, assiégés dans la bande de Ghaza, sous les bombardements intensifs de l’armée sioniste ne semble intéresser personne parmi l’assistance arabe et occidentale. Les divergences apparues ne sont en fait que de la poudre aux yeux, sachant que les normalisateurs, les pays tentés de les suivre et les Occidentaux travaillent en commun pour un seul et unique objectif : noyer la question palestinienne dans les eaux nauséabondes du déni et de la négation. L’échec de cette rencontre fait suite à un autre échec, celui des ministres arabes des Affaires étrangères. Réunis mercredi 11 octobre au Caire, ils n’ont pas pu s’entendre sur la manière de mettre un terme à l’agression israélienne contre la bande de Ghaza. Lors de cette rencontre du Conseil de la ligue arabe, la délégation algérienne a émis des réserves sur les résultats de la déclaration finale, qui exigeait « une cessation immédiate de la guerre israélienne dans la bande de Ghaza » et condamnait « les massacres de civils des deux côtés ». Cette manière de mettre sur un pied d’égalité a été dénoncée vigoureusement par l’Algérie, qui a pris ses distances avec cette politique de reniement. Pendant le conclave d’avant-hier, la machine de guerre sioniste continuait à larguer ses bombes sur une population civile lâchée par presque tout le monde. Pendant ce temps, alors que des milliers de personnes manifestaient à Paris en soutien à Ghaza la martyre, la présidente de l’Assemblée nationale française était à Tel Aviv, exprimant son soutien inconditionnel aux assassins d’enfants.

 Mohamed Mebarki 

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