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Affaire du lynchage de Bensmail en 2021 : 38 accusés condamnés à mort

38 personnes, impliquées dans le lynchage, la mise à mort d’une brutalité inouïe et l’immolation de Djamel Bensmaïl, le 11 août 2021 à Larbaâ Nath Irathen, ont été condamnées à la peine capitale par la Cour d’appel d’Alger. Le verdict, tombé hier lundi, lors d’un procès en appel qui s’est poursuivi depuis la semaine dernière, était très attendu. Au vu des horribles scènes partagées sur les réseaux sociaux par les auteurs de cet abominable crime, les Algériens dans leur écrasante majorité ne s’attendaient à aucune complaisance envers des assassins, dont la préméditation avait été prouvée. « Actes terroristes et subversifs attentatoires à la sécurité de l’État, à l’unité national et à la stabilité des institutions, participation à un homicide volontaire avec préméditation,  délit de complot, délit de la mise à feu volontaire des forêts ayant entrainé la mort de plusieurs personnes, délit de torture et de discours de haine ». De très lourdes charges que la justice ne pouvait que traduire en condamnation à mort. Aucune autre issue n’était envisageable, ni par la partie civile, ni par les avocats. Ce qu’ils avaient commis était tout simplement épouvantable et ne pouvait donc bénéficier d’aucune compassion, aussi minime soit-elle. Les preuves sont tellement tangibles que la justice n’a pas hésité à frapper d’une main de fer, dans un procès qui laissera très certainement des stigmates dans la conscience collective. L’exécution de la sentence aura-t-elle lieu ? Peu probable, étant donné que le moratoire sur l’application de la peine de mort est encore en vigueur en Algérie. Ces condamnations seront donc commuées à un emprisonnement à perpétuité. La question de l’exécution des condamnés va probablement relancer le débat sur la peine capitale dans la société. En décembre 2012, le meurtre près de Zéralda de la petite Chaïma, âgée de huit ans, avait provoqué une onde de choc, poussant de nombreux citoyens à demander l’application de la peine de mort. Mars 2013, la population de Constantine avaient assiégé le tribunal, pour appeler à la réactivation de cette sanction lors du procès des assassins de Haroun (dix ans) et Brahim (neuf ans), dont les corps mutilés ont été découverts le 11 du même mois, à la nouvelle ville Ali Mendjeli. « La peine de mort existe dans la loi. Ne soyez donc pas surpris si elle est appliquée à l’avenir, si besoin il y a », déclarait en novembre 2020, Belkacem Zeghmati, alors ministre de la Justice, suite à la multiplication des enlèvements de mineurs. Une question complexe, qui dépasse la simple décantation des pour et des contre. Il est à rappeler que sur les 94 accusés, 38 prévenus ont été condamnés à mort et 27 ont bénéficié de l’acquittement, alors que pour le reste, les peines prononcées allaient de trois à vingt ans de réclusion. Aujourd’hui, même si les débats sur l’application de la peine de mort seront de retour et quelle que soit la solution à laquelle ils vont aboutir, l’affaire de l’assassinat de Djamel Bensmaïl restera gravée dans la tête de chacun d’entre nous. Non seulement rien ne la justifiait, mais tout confondait les condamnés, qui ont agi selon un plan diabolique visant à installer le chaos dans le pays. Derrière le meurtre de Djamel Bensmaïl, se profilait une conspiration contre l’Algérie et les Algériens. Ceux qui l’avaient accusé d’être un pyromane ne constituaient en fait que le préambule d’une opération démoniaque, conçue par des cercles eux-mêmes téléguidés par des forces occultes. Pourrait-on dire que l’Algérie a échappé au pire ?

Mohamed Mebarki

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