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Une décharge sauvage inquiète les citoyens : Risque de propagation de graves maladies sanguines à Azzaba

Les habitants du troisième lotissement communal d’Azzaba lancent un appel aux directions de la Santé et de l’Environnement de la wilaya de Skikda sur les risques de propagation de maladies contagieuses. En effet, des déchets médicaux, tels que des seringues et des tubes de prélèvements sanguins, potentiellement dangereux pour la santé, ont été jetés dans cette cité, qui se trouve à proximité du cimetière communal.

La vie des citoyens, en particulier celle des enfants, est en danger, soulignent les riverains. Ces derniers lancent un appel pressant aux autorités concernées pour qu’elles prennent des mesures urgentes et poursuivent en justice les coupables de ces agissements, qu’ils qualifient de criminels. Ils demandent également l’intervention des services de l’Assemblée Populaire Communale (APC) pour éradiquer ces « points noirs ». Lors d’une tournée effectuée à Azzaba, nous avons découvert au milieu de la cité une décharge sauvage contenant quelques sacs de médicaments jetés à ciel ouvert. C’est un exemple parmi tant d’autres où des personnes sans scrupules menacent la santé des citoyens, en particulier des enfants qui, inconscients de la dangerosité de ces objets, n’hésitent pas à les toucher. Par ailleurs, la gestion des déchets, souvent transportés dans des véhicules inadaptés, se fait de manière anarchique dans la plupart des laboratoires privés d’analyses médicales situés dans cette ville, a-t-on constaté. De plus, les incinérateurs présents dans certains établissements hospitaliers ne sont pas opérationnels, à l’exception de quelques uns, nous signale-t-on. Ces dispositifs sont souvent obsolètes sur le plan technologique, ce qui entraîne une importante pollution atmosphérique. Il est important de noter que les comités d’hygiène des hôpitaux ne fonctionnent pas efficacement en raison du manque de spécialistes en épidémiologie et de techniciens hygiénistes. Dans ce contexte, il est important de relever que certains établissements de santé sont classés comme des structures générant une pollution excessive. La sonnette d’alarme a été tirée lors de nombreuses journées d’études sur la création d’un conservatoire national de formation pour la protection de l’environnement, organisées par le ministère de l’Environnement, apprend-on. Selon nos informations, des formations sur la gestion des déchets ont été lancées pour sensibiliser les employés des institutions sanitaires, notamment sur les dangers des déchets hospitaliers. Selon les chiffres récents, il y a plus de 22.000 tonnes de déchets, dont 410 tonnes sont toxiques, provenant principalement des hôpitaux et des polycliniques. On note également une présence significative de déchets spéciaux dans les wilayas d’Alger, Béjaïa, Skikda, Annaba, Oran et Tlemcen. Le taux de production de détritus dans ces villes a atteint 87 %, avec une moyenne de 282.000 tonnes par an. Les quantités de déchets médicaux et pharmaceutiques, y compris les produits périmés, se situent entre 12.000 et 15.000 tonnes par an. Soulignons que les déchets hospitaliers se divisent en trois catégories : les toxiques, les infectieux et les anatomiques. Ceux dits infectieux sont les plus dangereux et potentiellement mortels, car ils peuvent être à l’origine de maladies très graves, explique-t-on. La gestion des déchets issus des activités de soins demeure désorganisée et non sécurisée dans la plupart des établissements hospitaliers. À titre d’exemple, le Centre Hospitalier Universitaire (CHU) d’Annaba demeure une source significative de pollution. Malgré les mesures d’hygiène mises en place dans les hôpitaux, des maladies infectieuses continuent de causer des victimes dans divers services à risque. Certains spécialistes ont révélé que 60 % de ces infections sont imputables à un lavage des mains insuffisamment efficace, souvent dû à l’utilisation de simples pains de savon.

Imed Moues

 

photos  : archives

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