La perturbation de distribution des légumes secs continue d’alimenter les potins des ménagères, qui restent confrontées à la non-disponibilité des produits, alors que les autorités n’ont cessé de clamer que « toutes les mesures sont prises pour en finir avec la pénurie et surtout l’envolée des prix au détail ». La persistance de ces perturbations, malgré les déclarations rassurantes des autorités, a été au cœur de la réunion, qui a regroupé hier mercredi, au ministère du Commerce, le ministre et l’ensemble des directeurs régionaux, pour faire un diagnostic de la situation et prendre en conséquence les mesures appropriées. Un communiqué du ministère du Commerce informant de cette réunion, indique que le ministre du Commerce et de la Promotion des exportations, Tayeb Zitouni, « a ordonné un contrôle et un suivi quotidiens de la distribution des légumes secs, en collaboration avec les services du ministère de l’Agriculture et l’Office interprofessionnel des céréales ainsi que les coopératives agricoles pour rendre ces produits disponibles pour le citoyen ». Le ministre a par ailleurs exigé de ses directeurs régionaux, dont la plupart viennent juste d’être installés, suite à un large mouvement qui a touché quasiment toutes les wilayas, de « présenter des statistiques précises et rigoureuses et de façon périodique sur les contrôles opérés au niveau des marchés et informer à temps sur les dysfonctionnements pour engager des actions de stabilisation ». L’occasion pour lui de poser à nouveau le problème de la cartographie nationale des distributeurs des produits de la large consommation, de façon à doter les autorités d’un tableau de bord qui puisse permettre un suivi quotidien et effectuer des actions urgentes pour juguler les tensions. Outre ces mesures à caractère administratif, Zitouni a appelé à « l’intensification des descentes de contrôles des inspecteurs du Commerce, en sollicitant les services de la Gendarmerie et de la Police pour protéger le pouvoir d’achat du citoyen sans exclure le recours à la Justice dans le cas d’infractions avérées ». Le lait subventionné par l’État, qui n’échappe pas aux perturbations dans certaines régions du pays, a également fait l’objet d’un tour de table lors de cette réunion, où il a été convenu de mettre en place une « coordination avec le ministère de l’Agriculture, surtout après l’entrée en application de la plateforme commune lancée par les deux ministères du Commerce et de l’Agriculture ». En outre, l’ex-chef du Rassemblement National pour la Démocratie (RND), qui a récemment renoncé à son poste pour se consacrer exclusivement à son ministère à la demande du président de la République, ne se limite pas à la gestion du quotidien et des dysfonctionnements du marché. En effet, des projections sont également faites dès maintenant concernant le prochain mois de Ramadhan, avec pour objectif d’avoir « une démarche proactive, en prenant toutes les dispositions pour assurer la disponibilité en qualité et en quantité des produits dont a besoin la ménagère pendant le mois sacré ». Nul doute que cette réunion a permis de faire un point sur la situation, mais il reste à faire en sorte que les mesures prises ne restent pas lettre morte dans les tiroirs de l’administration.
H. Khellifi
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