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Ghaza au bord du désastre : La famine comme arme de guerre

Aux bombardements qui se poursuivent depuis le 7 octobre, sans la moindre interruption et avec une folle intensité, l’armée israélienne a procédé hier au lancement des premières incursions ponctuelles, que les observateurs considèrent comme le prélude à une invasion terrestre de grande envergure. Alors que les débats autour d’une « pause humanitaire » s’allongent, à Ghaza, on continue, pour le 21ème jour, à retirer des corps inertes de femmes et d’enfants des décombres. Le nombre de morts a largement dépassé les 7.000 victimes civiles et la situation est au bord du désastre. Lors d’une conférence de presse tenue par le porte-parole du ministère de la Santé à Ghaza, celui-ci a déclaré que « le bilan de l’agression israélienne contre la bande s’est alourdi à 7.326 martyrs, dont 3.038 enfants, 1.726 femmes et 414 personnes âgées, en plus de 18.967 citoyens ayant subi des blessures de diverses gravités, depuis le 7 octobre ». « La bande de Ghaza est au bord d’un désastre, il y a un risque imminent d’épidémies et j’ai prévenu il y a quelques jours que nous ne pourrons pas poursuivre le travail humanitaire sans carburant », a déclaré le directeur de l’Agence des Nations unies lors d’un point de presse à Jérusalem. « Pour la première fois, nous entendons parler de personnes confrontées à la famine dans la bande de Ghaza », a-t-il alerté. Une sonnette d’alarme qui n’est pas cependant pas arrivée aux oreilles de ceux qui ne veulent pas la paix, qui sont toujours maîtres de la situation. « Pour ceux qui craignent que l’aide ne tombe entre de mauvaises mains, nous disons que nous disposons de mécanismes solides et que nous dirigeons l’aide vers les personnes qui en ont besoin. Nous travaillons avec des fournisseurs qui ne figurent pas sur la liste des sanctions », a-t-il pourtant rassuré. Dans le même temps, la confédération Oxfam, constituée de plusieurs organisations caritatives indépendantes à travers le monde, affirme que l’entité sioniste utilisait la politique de la famine comme arme de guerre contre la population civile à Ghaza. Le Conseil de sécurité des Nations unies va-t-il continuer à bafouer ses propres résolutions ? Sachant qu’en 2018, il avait condamné et interdit à l’unanimité le recours à la famine, comme outil de guerre contre les civils, considérant que toute entrave aux aides humanitaires est une violation de la loi internationale. Oxfam a renouvelé son appel pour l’entrée de nourriture, d’eau, de carburant et d’autres produits de première nécessité dans la bande de Ghaza assiégée. Le blocus et les raids aériens ont paralysé tous les secteurs. Seuls trente des 62 camions qui sont entrés par le terminal de Rafah contenaient des vivres, a révélé Oxfam, qui a souligné que les bombardements successifs ont fini par entraîner la destruction d’un grand nombre de boulangeries et de supermarchés. Ceux qui fonctionnent encore ne peuvent répondre à la demande, sans compter le risque de rupture des stocks de matière première. Par ailleurs, les pannes d’électricité, de plus en plus courantes, ont affecté tout le monde, agriculteurs et éleveurs entre autres. Tout ou presque est à l’arrêt. Que va décider le Conseil de sécurité devant cette situation ?

Mohamed Mebarki

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