Parler de la Caisse Nationale de Retraite (CNR) en Algérie rappelle automatiquement le fameux déséquilibre financier structurel, quoique ce dernier ait évolué ces dernières années, dans le sens d’une amélioration des ressources de la CNR, notamment grâce aux récentes mesures prises par les pouvoirs publics. Le ministre du Travail et de la Solidarité nationale, Fayçal Ben Taleb, lors de la réunion de ses directeurs des agences locales de la CNR, au Centre familial d’Alger s’est appesanti sur cette problématique, estimant que « la question du déficit est un défi qui reste posé » Avant de souligner « la nécessité de mobiliser toutes les potentialités humaines et matérielles, dans le cadre d’une vision globale et intégrée pour atteindre le but fixé ». Même si le nombre de cotisants, principal « filon » qui alimente la Caisse, a augmenté sensiblement, l’équilibre financier demeure néanmoins « fragile », selon Ben Taleb, qui préfère rester réaliste tout en s’éloignant dans son propos du spectre de la faillite, souvent brandi par ses prédécesseurs. Ce constat posé, le ministre du Travail a fait un flashback pour rappeler les dernières revalorisations, décidées à l’initiative du président Abdelmadjid Tebboune, en application de ses engagements électoraux. « Les revalorisations ont touché pas moins de 3,8 millions de retraités pour une enveloppe globale de 600 milliards de dinars provenant du Trésor public et de la CNAS, entre 2020 et 2022 », fait valoir le ministre, qui rappelle également la suppression de l’Impôt sur le Revenu Global (IRG) pour les retraites inférieures à 30.000 dinars, le relèvement du seuil minimal des retraites à 75% du Salaire Nationale Minimum Garanti (SNMG), ainsi que l’augmentation à 100% des pensions. Par ailleurs, les pensions de retraite devraient être normalement concernées par les augmentations actées lundi dernier, lors du Conseil des ministres exceptionnel, consacré au projet de loi de finances 2024. Outre les finances de la CNR, le ministre a également parlé de l’adhésion volontaire des membres de la communauté nationale à l’étranger au système national de retraite, une décision qui reflète, selon lui, « la volonté de l’État d’assurer un droit à la retraite à cette catégorie ». Il a en outre été question de « la gestion des œuvres sociales » et de « l’importance de trouver de nouvelles formes de gestion, loin des approches bureaucratiques », grâce notamment à la numérisation, qui a atteint au ministère du Travail « un niveau appréciable », en comparaison des autres secteurs. Dans ce cadre, annonce le ministre, près de douze nouveaux services sont lancés en faveur des cotisants et leurs ayants-droits, en signe de gratitude à leur participation à la mise en place des institutions de l’État, à l’éducation des jeunes générations et au développement de l’économie nationale, conclut le ministre du Travail, qui donne rendez-vous à ses directeurs régionaux « dans les prochaines semaines », pour une nouvelle évaluation de l’avancée des dossiers mis en chantier.
H. Khellifi
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