Même toi Yasmina Khadra ?

Même toi Yasmina Khadra ? Cette proverbiale interrogation de Jules César, au moment où son pourtant ami Brutus, s’apprêtait à le poignarder, s’applique parfaitement à notre écrivain mondialement connu, dont on attendait un peu plus que cet insipide « humanisme » qu’il a exprimé à l’égard du massacre de Ghaza. Nous attendions légitimement que notre célèbre écrivain mette les justes mots sur les maux dont souffrent les habitants martyrisés de Ghaza depuis une vingtaine de jours, sous les bombardements inhumains de l’armée israélienne. Malheureusement nous avons eu droit à une imposture des mots… Yasmina Khadra, qui fait la leçon à tout le monde, ne veut manifestement pas se mouiller dans le bain du sang des ghazaouis.  A défaut de dénoncer et condamner clairement le massacre sioniste, comme l’ont fait des hommes de lettres libres, y compris d’Israël, l’auteur de « l’Écrivain » à plutôt commis un « Attentat » contre la vérité, l’honnêteté, la liberté, voire le simple bon sens. Après le ralliement avec armes et bagages de Boualem Sansal à la cause sioniste et la « sympathique » lettre de Kamel Daoud à un israélien, nous pensions naïvement que Yasmina Khadra allait sauver l’honneur de nos littérateurs, en étant « l’hirondelle » d’Alger. Mais apparemment, pour lui, Dieu n’habite plus à Ghaza, même s’il s’interroge, fataliste, sur sa page Facebook : « Que peuvent les prophéties quand la folie des Hommes s’autoproclame légitimité ? ». On a alors compris que Yasmina Khadra ne veut absolument pas subir les dommages collatéraux d’une prise de position, claire et conforme, aux images atroces qui proviennent de Ghaza ou plutôt de ce qu’il en reste. Il a donc préféré botter en touche, en glosant sur un humanisme finissant, comme le ferait Michel Houellebecq ou même Alain Finkielkraut… Terrible déception de lire Yasmina Khadra s’excuser presque auprès des israéliens, de ce que l’attaque du mouvement Hamas ait provoqué la mort de civils. Et là, et en bon soldat de « l’humanisme » cache sexe, Khadra s’en prend violement au Hamas et tous ceux qui ont « crié joie » après que des civils israéliens ont été, écrit-il, « massacrés sans quartier » et des « familles israéliennes ont été décimées, sans préavis ni retenue, par le Hamas ». Faut-il rappeler au prestigieux écrivain que le Hamas est un mouvement de résistance, contre un occupant qui massacre des milliers de civils palestiniens depuis des décennies ? Est-il moralement acceptable, M. Yasmina Khadra, de vous lamenter sur la mort des civils israéliens (que nous ne justifions pas ici bien entendu) alors que plus de 3.000 enfants et 200 femmes ont été massacrés par l’armée israélienne ? Alors, de grâce M. Khadra, plutôt que de défendre l’indéfendable pour bonifier votre stature, ayez au moins la correction de ne pas livrer un combat douteux.  Ne cédez pas aux sirènes de Tel Aviv. C’est de cela que rêvent les loups de Netanyahou.

Par Imane B