Faute d’une prise en charge spécialisée adéquate, des jeunes autistes souffrent le martyr. C’est comme si un jeune de plus de vingt ans souffrant d’une pathologie aussi lourde n’a plus besoin d’une couverture appropriée. La situation de cette catégorie de citoyens s’aggrave de jour en jour. Ne bénéficiant d’aucune assistance ou soutien psychologique devant les aider à surmonter des épreuves difficiles et pénibles à la fois, les parents perdent non seulement espoir mais se retrouvent démunis face au calvaire d’une progéniture prisonnière de quatre murs.
N’en pouvant plus, certains d’entre eux, contraints la mort dans l’âme d’étaler sur la voie publique leur mal-être et les souffrances de leurs enfants, sont, le moins que l’on puisse dire, à bout. « La situation de nos enfants, de jeunes autistes épileptiques souffrant, en outre, d’un retard cognitif sévère, est plus qu’alarmante. Après une longue et bonne prise en charge par le centre psychopédagogique des 300 logements de Sétif, nos enfants, des malades lourds, se retrouvent après l’âge de 18 ans à la rue. Le titanesque travail réalisé par les équipes du centre tombe à l’eau. Du jour au lendemain, nos enfants se retrouvent prisonniers de quatre murs. Tout d’un coup, ils sont coupés du monde extérieur. Au fil du temps, ils perdent les acquis du centre où ils ont appris beaucoup de choses. On n’a pas le droit de gâcher les efforts des personnels de la structure », soulignent, non sans forte émotion, des parents qui se sont approchés de l’Est Républicain. Et de marteler : « L’ouverture d’un centre psychopédagogique dans l’ancienne annexe des beaux-arts a été bien accueillie. Malheureusement, on a vite déchanté puisque l’activité de l’espace se résumeà de simples consultations assurées par deux pédopsychiatres du secteur de la santé. Avec une telle approche, on a l’impression que cette catégorie de citoyens n’existe que deux jours dans l’année, c’est-à-dire le 3 décembre (Journée internationale) et le 14 mars (Journée nationale des personnes handicapées). Nos enfants ont droit à une vie normale, à de l’activité sportive et à une prise en charge médicale et psychologique continue. Malheureusement, tout cela n’existe que sur papier », fulminent nos interlocuteurs à bout de force. « Il est impossible de vous relater nos désagréments quotidiens ainsi que les souffrances de nos jeunes enfants âgés de plus de 20 ans. A la prise en charge médicale onéreuse, s’ajoute un supplice psychologique intenable. Les mots nous trahissent pour vous faire un dessin sur ce que nous vivons au quotidien. Nous profitons de l’opportunité pour lancer un appel aux responsables concernés pour qu’ils puissent trouver une solution à nos enfants qui ont besoin d’une activité sportive et culturelle comme tous les jeunes de leur âge. Il faut savoir que nos enfants, qui comprennent même s’ils ne parlent pas pour certains d’entre eux, sont des férus de sports. De telles occupations leur permettront de mettre entre parenthèses leurs souffrances. On ne demande pas la lune », fulminent des parents ne sachant plus où donner de la tête.
A. Bendahmane
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