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Nouvelle tuerie à Ghaza : Israël tire sur les ambulances

« La police est rentrée chez nous et nous a emmenés quelques jours après le début de la guerre. Ils nous ont mis dans un camp qui ne serait même pas assez décent pour des animaux. Ils nous ont torturés avec de l’électricité, ils ont lancé des chiens sur nous ». C’est le témoignage d’un des quelque 20.000 Ghazaouis, qui travaillaient dans les territoires palestiniens occupés, et qu’Israël a décidé d’expulser vers Ghaza, dans des conditions inhumaines. Depuis hier, des milliers de Palestiniens, traumatisés pour la majorité, à cause de ce qu’ils viennent d’endurer, ont été acheminés vers le point de passage de Karem Abou Salem. « Ça fait vingt-cinq jours qu’on est en prison, et aujourd’hui, on nous a emmenés ici, on ne sait pas du tout ce qui se passe à Ghaza, on n’a aucune idée de la situation », a témoigné un autre travailleur renvoyé. « C’était un film d’horreur qui repassait sans cesse : les renseignements, les interrogatoires, les chiens lâchés sur nous, des mitraillettes, alors que nous, on est seulement des travailleurs, on ne s’occupe de rien d’autre que de gagner notre vie », a ajouté un troisième. Le calvaire raconté par ces Palestiniens est indescriptible. L’enfer qu’ils ont vécu met à nu toute l’argumentation élaborée par les pays occidentaux, visant à offrir à Israël des motifs de légitime défense. C’est une vengeance meurtrière, dépassant toutes les limites de ce qui est permis à un État usurpateur, d’autant plus qui prétend avoir le « droit de se défendre ». Au 27e jour de l’agression israélienne, pendant laquelle toutes les armes ont été utilisées contre une population civile, qui continue à résister héroïquement, dans un contexte régional et international encore dominé par l’attentisme et les discussions stériles, le ministère de la Santé à Ghaza a annoncé la mort de plus de 9.200 Palestiniens, dont plus de 60 % sont des femmes et des enfants. À Ghaza, même « le drapeau de l’ONU ne suffit plus à protéger les 600.000 Palestiniens qui ont trouvé refuge dans des écoles onusiennes, a déploré hier un responsable de l’ONU sur place, évoquant la mort de 38 personnes dans ces abris », a rapporté le quotidien libanais, L’Orient-Le jour. « Ce sont des gens qui cherchent la protection du drapeau de l’ONU, du droit humanitaire international », a déclaré depuis Ghaza un responsable de l’UNRWA pour ce territoire. « La réalité est que nous ne pouvons même pas leur assurer la sécurité sous le drapeau de l’ONU », a-t-il déploré, devant les États membres des Nations unies, réunis pour écouter un compte-rendu sur la situation humanitaire. « Plus de cinquante de nos installations ont été touchées par le conflit, dont cinq ont été directement frappées », a-t-il fait savoir, d’après un compte-rendu publié par le journal libanais. « C’est un paysage de mort et de destruction. Et Dieu seul sait combien de victimes n’ont pas été comptées, et qui sont encore sous les décombres », a déclaré le chef du bureau humanitaire de l’ONU. « Ce que nous avons vu se dérouler ces 26 derniers jours en Israël et dans les territoires occupés n’est rien de moins qu’une tache sur notre conscience collective », a commenté Martin Griffiths. Hier encore, l’aviation israélienne a bombardé un convoi d’ambulances, qui s’apprêtait à transporter des blessés de l’hôpital Al Shifa vers la frontière avec l’Égypte. Un nouveau massacre qui a fait des dizaines de morts et de blessés, et qui a coïncidé avec le déplacement à Tel-Aviv d’Antony Blinken et l’arrivée du nouvel ambassadeur des États-Unis en Israël.

Mohamed Mebarki

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