Le ministre français de l’Intérieur, Gérald Darmanin, effectue une visite de deux jours en Algérie. Une occasion pour discuter avec les autorités algériennes des questions communes, notamment celles liées à l’émigration et à la sécurité. Comme pour sa visite de décembre 2022, Gérald Darmanin est venu en Algérie sur la pointe des pieds. Avant d’entamer une visite officielle, qui sera notamment marquée par des rencontres politiques, le ministre français de l’Intérieur effectue une visite privée à Ouled El Ghalia, dans la wilaya de Mostaganem, sur les terres de son aïeul, Moussa Ouaked, un harki qui avait servi dans les rangs de l’armée française durant la guerre mondiale. Une fois cette partie privée de sa visite terminée, le ministre français rejoindra Alger, pour un motif plus politique. Dans les agendas franco-algériens, plusieurs sujets sortent du lot. À commencer par les expulsions de ressortissants algériens, de plus en plus nombreux à s’établir de manière illégale en France. Souvent, les OQTF (Obligation de Quitter le Territoire Français), ces documents établis par les autorités françaises avant de conduire un ressortissant étranger hors de leurs frontières, n’aboutissent pas s’agissant de l’Algérie. Cela est lié à deux raisons importantes. La première est que ces personnes sont généralement « sans attache familiale en Algérie ». Cette catégorie de personnes figure parmi les Algériens candidats à l’expulsion pour des raisons de radicalisation ou de terrorisme. La deuxième raison est que beaucoup de migrants, notamment ceux qui sont arrivés depuis peu sur le territoire français, déchirent leurs documents d’identité. Il est donc difficile, voire impossible, de les identifier comme Algériens. Il s’agit particulièrement de ceux qui ont emprunté des voies migratoires clandestines, comme la mer Méditerranée ou encore le chemin qui les mène de la Turquie jusqu’à l’Europe occidentale. Les données ne sont pas disponibles, mais les autorités françaises ont affirmé que les autorités algériennes « coopèrent » plus facilement ces derniers mois sur cette question. Ce dossier sera traité parallèlement à celui de l’attribution, par les autorités françaises, de visas aux Algériens. Dans un contexte de guerre en Palestine, la question du respect des Algériens sur le territoire français va certainement se poser. Les autorités algériennes vont certainement relayer les craintes du Recteur de la Grande Mosquée de Paris, Chams Eddine Hafez, qui a exprimé avant-hier vendredi, ses craintes de voir se multiplier les actes islamophobes dans l’Héxagone, parallèlement aux actes antisémites que dénoncent certaines associations. En plus de cela, Darmanin va certainement aborder la visite, programmée sans date précise pour le moment, du président Abdelmadjid Tebboune en France. Il discutera également de la coopération dans le domaine de la sécurité et les échanges d’informations, en plus de la formation des imams, que l’Algérie assure pour certains fonctionnaires de mosquées en France.
Akli Ouali
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