La production de différentes espèces de poisson devrait atteindre dans la wilaya de Skikda, “à la fin de l’année en cours”, les 12.000 tonnes, une performance atteinte à la faveur de la réception cette année de nombreux projets structurants pour le secteur.
Les services en charge du secteur localement escomptaient une “augmentation substantielle” de la production halieutique comparativement à celle de 2022 qui était de l’ordre de 10.500 tonnes, a indiqué à l’APS le directeur de la pêche et de l’aquaculture, Naïm Belakri..
L’accroissement de la production s’explique principalement, selon M. Belakri, par l’entrée en production, en début d’année, d’une ferme spécialisée dans l’aquaculture marine, pour la première fois dans la wilaya de Skikda, en plus des premières sorties en mer d’embarcations de pêche construites dans les ateliers de construction navale, et du remplacement d’anciens bateaux devenus vétustes.
Le directeur de la pêche et de l’aquaculture a fait part, dans ce contexte, de la production, depuis janvier dernier et jusqu’à fin septembre, de 7.071 tonnes de poisson bleu, 708 tonnes de poisson blanc, 206 tonnes de crustacés, 25 tonnes de mollusques et 285 tonnes de dorade provenant de l’aquaculture marine en mer, en plus de la production de la pêche continentale dans les barrages d’El Kénitra et de Zit El Anba. Il a également indiqué que l’augmentation du nombre de bateaux de pêche immatriculés dans la wilaya a été déterminante dans l’accroissement de la production par rapport à 2022.
En effet, 4 nouvelles embarcations ont été acquises, portant leur nombre total à 259 (255 en 2022), répartis dans les 4 ports de la wilaya, à savoir Stora, El Kala, El Marsa et Oued Zhor, a fait savoir M. Belakri, ajoutant que la flotte disponible à l’heure actuelle est constituée de thoniers, de chalutiers, de sardiniers et de petits métiers.
S’agissant de l’aquaculture, le même responsable a déclaré que l’année 2023 a vu l’entrée en production, dans la commune d’El Marsa, d’une unité aquacole utilisant des cages flottantes, pouvant produire jusqu’à 800 tonnes de dorade royale, au moment où une seconde ferme pour l’aquaculture marine a été réalisée en août dernier. Cette dernière, d’une capacité de production de 420 tonnes de poisson entre dorade royale et loup de mer, entrera en production en 2024, selon M. Belakri qui a également ajouté qu’une concession a été attribuée, dans la région de Kerkera (ouest de Skikda), pour la réalisation d’une ferme spécialisée dans la mytiliculture (élevage de moules) d’une capacité de 50 tonnes/an.
22 millions de DA pour la station expérimentale d’élevage de crevettes d’El Marsa
Une dotation financière de 22 millions de DA a été allouée, en début d’année, à la station expérimentale d’élevage de crevettes de Remila (commune d’El Marsa) afin de réhabiliter l’écloserie et assurer le suivi technique de la réalisation d’une station de pompage d’eau de mer pour la station, ainsi que l’acquisition d’équipements pour l’écloserie de Skikda, cette dernière étant considérée comme un “réservoir” de l’élevage de crevettes en Algérie, selon M. Belakri.
Ce responsable a souligné, à ce propos, qu’un ensemencement a été effectué, l’été dernier, sur la côte de Skikda au moyen de 200.000 larves de crevettes, dans le cadre de la réactivation du rôle de la station-pilote d’élevage de crevettes, l’amélioration du stock de crevettes et la durabilité de l’activité de pêche dans la wilaya.
M.Belakri a également indiqué que les larves destinées à l’élevage ont été produites au niveau des bassins de la station, après que les crevettes mères ont été capturées sur la côte d’Annaba par des associations de pêcheurs, avant que leurs œufs n’incubent et éclosent au niveau de la station pour produire des crevettes qui ne seront pêchées que l’année prochaine, lorsqu’elles auront atteint le poids de 30 à 70 grammes.
Les importants investissements consentis pour la pénéiculture (élevage de crevettes, appelé aussi crevetticulture), ainsi que pour l’élevage en mer, jugés “stratégiques”, sont destinés à garantir une bonne qualité de la production et à assurer d’excellents rendements, améliorant ainsi la capacité de production de la région en matière de pêche et de ressources halieutiques.
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