La pratique sportive de masse ou de compétition s’apparente à un véritable parcours du combattant pour la masse juvénile de la ville et de la wilaya de Sétif où le déficit en structures sportives est alarmant. Faisant face à des montagnes de problèmes, le parc existant ne répond plus aux attentes du sport de loisir et aux exigences des compétiteurs. Ces derniers se préparent dans des conditions difficiles, pour ne pas dire intenables. S’ils arrivent à décrocher un petit créneau d’entrainement, ils devraient, la mort dans l’âme, faire l’impasse sur la « douche ». Prenant leur courage à deux mains, des habitués de la salle omnisports des 1.006 logements de Sétif, où le déficit en structures sportives n’est plus un secret, lancent un coup de gueule et étalent sur la voie publique des désagréments qui n’en finissent plus. Craignant des « représailles » et une ponction sur leurs maigres subventions, des présidents et des entraineurs de clubs parlent sous le sceau de l’anonymat. Exposant des problèmes sérieux, nos interlocuteurs, de véritables militants de la pratique sportive, pointent du doigt l’état lamentable de la salle dépourvue de la moindre commodité. Et dire qu’ils sont obligés de casquer à chaque début de saison plus 25 millions de centimes. Ce montant représente les frais d’utilisation de la structure dépourvue de douches depuis plus de cinq ans. « Il ne faut pas se voiler la face, la salle omnisports des 1.006 logements dédiée soit disant au handball n’est plus fonctionnelle. Si on arrive à décrocher une séance d’entrainement, nos athlètes sont contraints de quitter les lieux sans douche. Perdurant depuis plus cinq longues années, la situation ne dérange pas les responsables de l’OPOW (Office du Parc Omnisport de Wilaya) et la Direction de la Jeunesse et des Sports (DJS). Nos innombrables doléances sont restées lettres mortes. En dépit des squelettiques subventions allouées par l’Assemblée Populaire Communale (APC) et la DJS, nos clubs payent rubis sur l’ongle les frais d’utilisation de l’installation, dépassant les 25 millions. Dans ce forfait la douche est incluse. Ce n’est pas aux clubs de réparer la chaudière. Ce problème impacte la santé de nos athlètes devant, en outre, se changer dans des vestiaires s’apparentant à des chambres frigorifiques. Malgré la bonne volonté de son directeur, la salle se dégrade de jour en jour. Faisant fi de tous les problèmes, nos équipes des filles et des garçons, confrontées en outre au sempiternel problème des lieux d’entrainement, arrivent tout de même à réaliser d’excellents résultats », fulminent nos interlocuteurs. « On ne comprend pas le silence radio de la DJS, ne trouvant en revanche aucune gêne à s’approprier les performances de nos équipes –invisibles- tout au long de l’année sportive. Récompensant les meilleures athlètes de la wilaya, la cérémonie annuelle placée sous l’égide du wali de Sétif n’est ni plus ni moins que du maquillage. Nous mettons à profit une telle occasion pour lancer un appel au nouveau wali afin qu’il vienne constater de visu dans quelles conditions évoluent des centaines de jeunes filles et garçons. Si certains considèrent que le sport commence et s’arrête à la porte des budgétivores, ils se trompent lourdement. Il faut savoir que notre mission est d’une très grande utilité publique car elle offre un cadre sain à une importante frange de la masse juvénile de la ville où les fléaux sociaux empoisonnent la vie aux familles », martèlent nos interlocuteurs, attendant sur des charbons ardents une réaction des responsables concernés et une visite du chef de l’exécutif préférant sortir sur terrain que les rapports biaisés.
Kamel Beniaiche
photo d’illustration
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