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Jadis ville la plus propre et la plus éclairée : Guelma croule désormais sous les immondices

Le ramassage des ordures ménagères au chef-lieu de la wilaya de Guelma souffre d’insuffisances avérées depuis plusieurs mois, sans susciter la moindre réaction des élus communaux. Une simple virée dans les cités et quartiers de la ville dévoile un laisser-aller dans ce secteur, qui déshonore la qualité de vie des citoyens évoluant dans un environnement hideux. Dans les cités Gahdour, ZeghdoudiLamri, Oued Maiz, Bara Lakhdar, Ain Defla, Bourouaiah, 8 mars, Khalla et autres, le constat est lamentable. Les bennes et bacs à ordures sont hors d’usage car défoncés, lacérés et dans l’incapacité de contenir les déchets ménagers déversés par les riverains. Les trottoirs et autres espaces sont jonchés de détritus hétéroclites. Et ce problème perdure dans l’indifférence totale. Les éboueurs éprouvent toutes les peines du monde à accomplir leur besogne puisque ces bacs sont difficilement déversés dans les camions-bennes affectés par la municipalité. D’autre part, le nombre de ces équipements est insuffisant, sachant que ceux qui étaient réformés n’ont pas été remplacés. Des habitants que nous avons approchés nous apprennent que depuis plus d’une année, seuls deux bacs en piteux état sont censés recueillir les déchets des occupants de huit bâtiments locatifs qui abritent 192 familles. Le résultat est évident car selon les dires des éboueurs, il est indispensable de prévoir un minimum de quatre à cinq bacs. Rachid, un septuagénaire de la cité Zeghdoudi, est indigné par ces gabegies qui sont devenus le lot quotidien des Guelmois. Il nous déclare : « La ville du 8 mai 1945 est livrée à elle-même car notre municipalité est aux abonnés absents en dépit de nos multiples doléances. Nous avons honte de cette descente aux enfers qui déshonore ceux que nous avons élus et qui nous avaient fait tant de promesses lors de la campagne électorale ». Ses voisins Azzedine, Djamel et Mohamed abondent dans le même sens et tirent à boulets rouges sur les locataires de l’Hôtel de ville qui, estiment-ils, ont « failli à leurs obligations ». Ils interpellent les autorités locales aux fins d’intervenir pour améliorer le cadre de vie des citoyens et soulager les éboueurs qui travaillent dans des conditions inhumaines. Dans un passé récent, un wali avait pris en charge ce sensible dossier en supervisant personnellement des campagnes d’assainissement regroupant d’importants moyens humains et matériels. La ville était scindée en sept secteurs chapeautés chacun par un élu responsable d’une antenne communale. Les habitants, satisfaits des résultats de cette opération, s’étaient ralliés en qualité de bénévoles car les cités, quartiers, squares, espaces verts, rues et boulevards respiraient la propreté et le bien-être. D’autre part, un directeur de l’exécutif de wilaya avait été affecté pour coiffer sérieusement le déroulement régulier de ces journées de volontariat dans chaque secteur. Afin d’assurer le succès de cette campagne d’intérêt général, le wali avait désigné un directeur de l’exécutif dénommé « Monsieur Hygiène » qui veillait au grain. Nos interlocuteurs souhaitent que cette expérience fructueuse soit remise sur rails car l’état des lieux est désastreux et pénalise les autochtones qui souffrent énormément de cet abandon caractérisé. Ils accordent leur totale confiance à la wali de Guelma qui s’est illustrée depuis sa prise de fonctions par la relance du développement économique de la wilaya et son omniprésence dans les 34 communes et les secteurs-clés. Devant la « démission » des membres de l’assemblée populaire, il serait heureux que la cheffe de l’exécutif prenne le taureau par les cornes pour endiguer ce phénomène déshonorant. Elle possède tous les atouts pour nettoyer « les curies d’Augias » afin que la ville du 8 mai 1945 puisse retrouver ses lettres de noblesse de « la ville la plus propre et la mieux éclairée » du territoire national, titre acquis en 1987.

Hamid Baali

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