L’ancien diplomate, Nadir Larbaoui, a entamé hier samedi, en fin d’après-midi, ses nouvelles fonctions de Premier ministre en remplacement d’Aïmene Benabderrahmane, limogé quelques heures plutôt. Le communiqué de la présidence de la République a annoncé tout simplement que Nadir Larbaoui a été nommé Premier ministre en remplacement d’Aïmene Benabderrahmane, qui a été tout simplement relevé de ses fonctions. Autrement dit, le désormais ancien Premier ministre a été limogé et la présidence de la République n’a donné aucune explication quant aux raisons ayant mené à cette décision, si ce n’est que cela relève des prérogatives du président de la République. Aussitôt nommé, Larbaoui a pris la direction du Palais du gouvernement, situé rue Docteur Saadane. Il a reçu les passations de pouvoir de son prédécesseur. Une poignée de main chaleureuse, la mine crispée et une brève déclaration de chacun des deux hommes ont mis fin aux deux années et demie de présence de l’ancien ministre des Finances à la tête du gouvernement. « Je remercie le président de la République pour sa confiance… et souhaite une réussite à mon ami Larbaoui », a simplement indiqué l’ancien Premier ministre, tandis que son successeur a remercié les fonctionnaires de la présidence de la République, où il occupait la fonction de directeur de cabinet jusqu’à hier. Le nouveau Premier ministre contraste avec son prédécesseur. Âgé de 74 ans, Nadir Larbaoui a surtout fait carrière dans la diplomatie. Le natif de Tébessa a été plusieurs fois ambassadeur d’Algérie à Washington, au Caire, où il avait également occupé le poste de représentant permanent de l’Algérie auprès de la Ligue arabe, et plus récemment représentant permanent de l’Algérie auprès des Nations-Unies. Depuis 2022, il était directeur de cabinet du président de la République, poste qu’occupe désormais par intérim Boualem Boualem, qui cumule cette fonction avec celle de conseiller juridique auprès du chef de l’État. Le limogeage d’Aïmene Benabderrahmane a été une surprise pour beaucoup d’observateurs, puisqu’après des rumeurs le donnant partant à la fin de l’été dernier, il a repris ses activités de manière quasi normale après la rentrée sociale. Il a par ailleurs présidé plusieurs réunions de gouvernement, participé à deux conseils des ministres et présenté la Déclaration de politique générale de son gouvernement devant les deux chambres du Parlement. Il a également inauguré certaines foires et autres salons, colloques et rencontres, dans différents domaines. Les informations portant sur le changement de gouvernement ou de Premier ministre ont circulé durant de longs mois et ont été confortées par les critiques formulées plusieurs fois par le chef de l’État, en personne, contre l’activité de certains ministres. Il a montré publiquement son agacement et même sa colère contre certains membres du gouvernement, sans pour autant citer de noms. À plusieurs reprises, il a opéré des petits changements, nommant certains ministres et en écartant d’autres. Le remaniement le plus notable a été celui des Affaires étrangères, opéré au début de l’année en cours, où l’ancien chef de la diplomatie, Ramtane Lamamra, a été remplacé par Ahmed Attaf. Il reste désormais à savoir si ce changement de Premier ministre va entraîner un remaniement de l’équipe gouvernementale.
Akli Ouali
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