Depuis plus de trois ans, le dossier des véhicules, que ce soit concernant l’importation de véhicules neufs ou d’occasion ou encore le marché local de voitures usagées, n’a jamais cessé de susciter les spéculations les plus fantaisistes. Malgré les interventions régulières des responsables chargés du dossier et les assurances qu’ils ont essayé de porter à l’opinion publique, les faiseurs de rumeurs gardaient plus ou moins la main sur certains aspects. De plus, au marché local des véhicules d’occasion, les prix affichés ostentatoirement défiaient toute logique, dans une conjoncture marquée par un déficit énorme en voitures. En attendant l’entrée en activité des usines de montage, en partenariat avec les Italiens et les Chinois, le ministère de l’Industrie s’active à ouvrir la voie aux opérateurs concernés, afin d’importer et de commercialiser des véhicules de tous types. Hier dimanche, le responsable du secrétariat technique, chargé du suivi du dossier automobile, a précisé sur les ondes de radio que « 38 opérateurs ont obtenu l’agrément définitif de concessionnaire de véhicules, tous types confondus (de tourisme, utilitaires, industrielles, engins, motocycles, bus et camions), dont 12 spécialisés dans la commercialisation de voitures de tourisme ». Le même responsable a rappelé que le processus d’octroi des agréments avait été lancé après la promulgation des décrets exécutifs, fixant les conditions et les modalités d’exercice de l’activité de concessionnaire de véhicules et de l’activité de construction de véhicules. Il a indiqué que le 17 novembre 2022, les autorités publiques, notamment le ministère de l’Industrie et de la Production pharmaceutique, ont finalisé les procédures réglementaires y afférentes, dans un délai de huit semaines. « 300 dossiers ont été étudiés en l’espace de dix mois », a-t-il fait savoir, précisant que « 112 dossiers ont été acceptés, dont 70 ont obtenu une autorisation préalable d’exercice de l’activité, avant l’octroi de 38 agréments définitifs de concessionnaire de véhicules (60 %) aux opérateurs ayant rempli les conditions du cahier des charges ». « Sur les 38 agréments définitifs accordés, 24 marques ont obtenu le certificat de respect du ministère du Commerce », a-t-il noté. Ce qui permettra, selon lui, « d’importer près de 180.000 unités avant la fin de l’année en cours, en attendant le parachèvement par le reste des marques (14 marques) des procédures d’importation ». À propos des marques officiellement agréées, il a précisé que les Asiatiques sont majoritaires, à 79 %, contre 21 % pour les Européennes. Selon lui, l’importation des véhicules demeure une procédure temporaire, visant à satisfaire les besoins du marché local. À cet égard, il n’a pas manqué de rappeler que l’objectif final et stratégique fixé par l’État est la mise sur pied d’« une véritable industrie automobile intégrée, assurant des emplois permanents, contribuant à la relance économique, générant de la richesse et augmentant le PIB ». Il a rappelé que la concrétisation de cette industrie passait par l’encouragement de la sous-traitance, appelant les opérateurs et concessionnaires à « se lancer dans l’intégration de la production de certains accessoires et pièces automobiles localement, en vue d’augmenter le taux d’intégration ». Pour lui, l’année 2024, « sera celle de l’industrie automobile pour les secteurs public et privé » grâce aux différentes usines automobiles en place ou qui seront concrétisées dans différentes wilayas du pays.
M. M
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