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Ligue arabe et OCI : une fusion stérile : Riyad : le sommet des lamentations

Les chefs d’État de 57 pays arabes et islamiques, qui se sont réunis avant-hier samedi à Riyad, pour discuter des alternatives à mettre en œuvre afin de stopper le génocide à Ghaza, ont quitté la capitale saoudienne sans arriver à exprimer une position unifiée, en mesure d’apporter des solutions à des millions de Palestiniens menacés d’extermination. Même le jumelage des deux sommets, décidé pour répondre aux circonstances exceptionnelles, n’a pas suffi à faire prendre conscience aux dirigeants de l’urgence d’agir à travers une position collective, à la mesure des moyens d’influence exceptionnels que possèdent certains de ces pays. La « fusion », supposée donner au sommet un poids à la hauteur des défis qui s’annoncent, n’a servi à absolument rien. Le communiqué final n’a pas dépassé le seuil de la condamnation. Aucune mesure opérationnelle n’a été prise et le sommet s’est contenté de condamner « l’offensive israélienne contre la bande de Ghaza, l’assimilant à des crimes de guerre et des massacres barbares et féroces contre le peuple palestinien ». « Nous condamnons les crimes et les massacres inhumains commis par le gouvernement d’occupation colonisatrice », a souligné le texte final, à travers lequel les 57 États ont appelé, dans une attitude vide de sens, certains pays à cesser de fournir à Israël des armes et des munitions. En résumé, le communiqué final du sommet a rejeté les arguments d’Israël, selon lesquels ce pays agit en état de « légitime défense » et a exigé que le Conseil de sécurité de l’ONU adopte une résolution « contraignante » pour mettre fin à l’agression israélienne. Il a également rejeté toute solution politique future du conflit, qui maintiendrait la bande de Ghaza séparée de la Cisjordanie, occupée par Israël. En somme rien de concret, sauf peut-être des sous-entendus, mettant en évidence les profondes divisions, qui minent la Ligue arabe et l’Organisation de la coopération islamique (OCI). Du président turc au prince héritier saoudien, en passant par le président iranien, le ton était à la colère, mais une colère sans réel impact sur des évènements contrôlés de bout en bout par l’entité sioniste et les pays qui la soutiennent. À quoi sert-il de tenir Israël pour responsable des crimes commis contre le peuple palestinien, si cette profession de foi n’est pas suivie d’actes, aptes à forcer Tel Aviv à aller aux négociations ? En demandant aux pays islamiques de désigner l’armée israélienne comme une organisation terroriste, ce qu’elle est effectivement, le président iranien a donné l’impression de faire du marketing de façade ; sa rencontre, inédite, avec MBS était sûrement plus importante à ses yeux que la tragédie des Palestiniens ! Exception faite pour quelques pays, dont l’Algérie, qui ont essayé d’organiser une véritable mobilisation, synonyme de mesures concrètes, le sommet n’a rien apporté en plus des discours. Hier dimache, à Ghaza, des milliers de personnes, malades et réfugiés, étaient bloquées dans le complexe hospitalier Al Shifa, le plus grand du territoire palestinien, soumis à des pénuries et des coupures d’électricité, au milieu des combats qui font rage entre l’armée israélienne et les résistants palestiniens. L’OMS a alerté qu’elle a perdu le contact avec cet hôpital, au moment ou le porte-parole des Brigades Al Qassam, Abou Ubaida, a assuré que 160 blindés et chars israéliens ont été détruits depuis le début de l’offensive israélienne terrestre. Dans une intervention enregistrée retransmise samedi, il a indiqué que 25 véhicules et chars ont été détruits pendant les 48 dernières heures.

Mohamed Mebarki

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