Les marchés de fruits et légumes ont récemment été au centre des préoccupations, suscitant des inspections de plusieurs délégations municipales, de la wilaya et de la direction du Commerce. Le marché couvert, communément appelé « marché el hout », a attiré l’attention en raison de son état de délabrement, déplaisant aux riverains. Des stands précaires, des murs vieillis, un système d’assainissement défaillant sont autant de problèmes qui détériorent progressivement ce lieu emblématique du centre-ville. Face à cette situation critique, une décision d’urgence a été prise par les autorités. A noter que ce lieu, appartenant à l’Etat, est loué à des particuliers à un prix symbolique. Une enveloppe financière de deux milliards de centimes a été allouée à ce projet, prévu pour débuter en 2024, afin de restaurer intégralement le marché et de refaire le réseau d’assainissement dégradé au fil des ans. Cette enveloppe budgétaire comprend 1,2 milliard de centimes pour la réhabilitation complète du marché et 800.000 centimes pour la rénovation du réseau d’assainissement. Il y a lieu de noter que ce marché, construit en 1936 par deux architectes français, porte une histoire riche et symbolique pour le chef-lieu de la wilaya. En 1938, le maire de Bône de l’époque, Paul Pantaloni, a inauguré ce marché qui a remplacé le « Fondouk de Bône », autrefois situé à l’emplacement du marché en plein air « Rahba ». Sa construction a été confiée à la société algérienne des entreprises Léon Ballot, selon les plans des architectes Pierre Choupaut et Pierre Truchot, tous deux diplômés des Beaux-arts et établis à Bône. Ces architectes sont à l’origine des premières expressions de l’art moderne entre les deux guerres dans la ville, marquées par des réalisations telles que la gare, le marché couvert, la poste centrale et le stade municipal. Leur approche se distingue par une réinterprétation de l’architecture traditionnelle à la lumière des nouvelles tendances de l’art moderne. Avec une superficie de 4.200 mètres carrés au rez-de-chaussée dédiée principalement à la vente de poissons et de crustacés, et près de 3.100 mètres carrés à l’étage pour les bouchers, les vendeurs de fruits et légumes, etc., le marché est sur deux niveaux. Les deux entrées principales, situées au sud-est et au nord-est, seront entièrement rénovées, tout comme les escaliers menant à l’étage, qui sont dans un état critique. Bien que la municipalité ait effectué un nettoyage complet en réponse à des demandes et des plaintes de marchands, il est clair qu’une simple opération d’assainissement ne suffit pas. Les citoyens devront attendre le début de l’année pour voir se concrétiser ce projet de rénovation, qui suscitera certainement la satisfaction générale.
K. Khadidja Rayenne
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