De nombreux médias à travers le monde, y compris ceux qui prétendent soutenir les Palestiniens, ont commencé, depuis quelques jours, à relayer de manière sournoise et indirecte un des objectifs de la politique sioniste concernant la situation à Ghaza. Tel Aviv ne pouvait trouver de meilleures tribunes et de meilleurs supports, pour faire passer un plan que l’entité sioniste avait déjà mis en œuvre en septembre 1982, après l’invasion du Liban et les massacres de Sabra et Chatila : la déportation de quelque deux millions de Palestiniens vers les pays qui accepteraient de les accueillir. « L’immigration volontaire et l’accueil d’Arabes de Ghaza par des pays du monde constituent une solution humanitaire qui met fin aux souffrances aussi bien des Juifs que des Arabes », ont estimé, dans une tribune publiée par le Wall Street Journal et reproduite par d’autres médias, deux personnalités de l’extrême-droite israélienne, dont l’une est l’actuel ministre des Finances dans le gouvernement Netanyahou. Cette « solution appropriée », selon ces deux partisans de la théorie suprémaciste juive, est déjà sur la table des négociations entre Israël et certains pays, dont les normalisateurs ou ceux en voie de le devenir. « Les pays du monde entier devraient offrir un refuge aux habitants de Ghaza qui cherchent à se réinstaller », ont estimé les deux membres de la Knesset. Le processus est en marche, sauf que les principaux concernés (les Palestiniens) ont déjà fait leur choix, préférant mourir sur leur terre que d’accepter une « déportation de luxe ». Les quelques milliers de combattants qui ont opté pour la résistance, ont prêté le serment de lutter jusqu’à la libération de la Palestine et aucune puissance au monde n’est en mesure de leur imposer une autre issue. Cette guerre dévastatrice, menée pour le trente-neuvième jour consécutif contre une population que l’on veut terroriser par tous les moyens, a fait plus de 11.200 martyrs, dont près de 5.000 enfants et plus de 3.000 femmes, selon le dernier bilan du ministère de la Santé à Ghaza. L’armée israélienne subit cependant toujours la logique imposée par les Brigades Al Qassam, mais les médias n’osent pas l’admettre. Militairement parlant, l’armée la plus puissante de la région a déjà perdu la guerre, en s’acharnant sur les habitations, les écoles, les universités et les hôpitaux. Le plus grand hôpital de la bande de Ghaza, se trouvant en plein enfer, a été forcé d’enterrer plus de 180 corps dans une fosse commune, a annoncé hier mardi son directeur. « Il y a des corps qui jonchent les allées du complexe hospitalier et les chambres frigorifiées des morgues ne sont plus alimentées en électricité », a témoigné le directeur de l’hôpital Al Shifa. À l’intérieur de la structure hospitalière, l’odeur des corps en décomposition était étouffante, ont rapporté des journalistes. Des chars israéliens se sont massés hier aux portes d’Al Shifa, tandis que les combats et les frappes aériennes aux alentours se sont poursuivis toute la nuit. Sur le plan diplomatique, des médias ont rapporté que le président américain a appelé Israël à la retenue. Mais que signifie le mot « retenue » par rapport à Joe Biden ?
Mohamed Mebarki
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