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Le premier Conseil des ministres de Larbaoui : Le temps des premiers recadrages

Le Conseil des ministres d’avant-hier mardi avait cette particularité d’être « la première » de Nadir Larbaoui dans son costume de nouveau Premier ministre, nommé vingt-quatre heures avant en remplacement d’Aimene Benabderrahmane, provisoirement mis au placard, dans l’attente d’une possible nomination à la tête d’une ambassade. En attendant la formation d’un nouveau gouvernement, ou en tout cas le départ impératif de certains ministres – ce qui va prendre raisonnablement un certain temps – le président de la République a profité de ce conseil pour apporter certains réglages, quant au discours et à la méthode du gouvernement Larbaoui. En creux, ces réglages ordonnés par le président de la République sonnent comme une critique a posteriori contre Aimene Benabderahmane et donc une volonté de rupture par rapport à son style de gouvernance. Le premier recadrage porte sur les décisions prises en Conseil des ministres, à propos desquelles le président de la République exige de la célérité dans leur mise en œuvre, ce qui laisse supposer « un retard dans leur mise en œuvre » par l’ancien Premier ministre. Sans oublier l’impact négatif dudit retard sur les citoyens. Sur le même registre, le président demande également aux ministres de ne pas se laisser aller à des « promesses exagérées, loin des engagements envers le peuple ». Le constat a été maintes fois fait, concernant certains ministres, y compris d’ailleurs le premier d’entre eux, de ne pas savoir où placer le curseur entre engagements réalistes et réalisables et promesses mirifiques et fantaisistes. Le retour de flamme de la colère et de la frustration est souvent à la mesure des enthousiasmes des citoyens, déçus par la non-concrétisation de promesses qui leur sont faites. Il y va de la crédibilité de l’État, à laquelle le président Tebboune attache une importance particulière. Les ministres sont désormais invités à davantage de mesure et de retenue dans leurs propos et donc à tourner sept fois leur langue avant de… se taire, plutôt que de se répandre devant les journalistes en promesses de gascon, qui dans ce cas les engagent eux en tant que membres du gouvernement et non le citoyen. Ce dernier reste au centre de la démarche du chef de l’État, qui rappelle à son Premier ministre de « maintenir le soutien aux classes vulnérables et moyennes au centre des préoccupations du gouvernement à travers la préservation du pouvoir d’achat et en plaçant les programmes de logement, toutes formules confondues, parmi les priorités afin de préserver la dignité des citoyens et de faciliter leur vie ». Le gouvernement est enfin appelé par le président à revenir à plus de rigueur et de rationalité, en faisant preuve de vigilance concernant « la dilapidation des deniers publics et la consommation des budgets supplémentaires ».. En outre, le président de la République a exigé des arbitrages et consultations préalables entre membres du gouvernement, concernant toutes les décisions ayant un impact sur les équilibres macro-financiers de l’État. Il a également appelé à porter davantage d’intérêt à la valeur du travail, avec la préservation des métiers et de l’artisanat, créateurs de richesse et d’emplois. Ces recadrages sonnent aussi comme autant de balisages pour la marche du gouvernement, qui se doit d’opter pour un nouveau discours et une nouvelle méthode.

H. Khellifi

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