La crise diplomatique entre l’Algérie et l’Espagne est désormais résolue. AbdelfetahDahmoum a été officiellement nommé nouvel ambassadeur de l’Algérie à Madrid, qui l’a accrédité. Contrairement à l’annonce spectaculaire de la rupture des relations diplomatiques entre les deux pays, suivie de déclarations fermes, le ministère des Affaires étrangères a sobrement communiqué sur le retour de l’ambassadeur d’Algérie à Madrid.Deux ans et demi après le rappel de Saïd Moussi, ancien chef de la mission algérienne à Madrid, l’Algérie a décidé de mettre fin à la crise diplomatique, née de la reconnaissance explicite par l’Espagne de la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental. Mais que s’est-il passé ? Au cours des derniers mois, des changements significatifs ont marqué les relations entre l’Algérie et l’Espagne. Après une période de tensions mutuelles et d’accusations, les relations se sont apaisées ces derniers mois.Les autorités algériennes ont imposé des sanctions économiques à l’Espagne, affectant ses entreprises, qui ont perdu des milliards de dollars d’exportations. Il s’agit surtout d’entreprises activant dans le domaine des matériaux de construction, qui se sont regroupées pour sensibiliser le gouvernement espagnol et l’inciter à revoir sa position avec les autorités algériennes.Des pourparlers secrets ont eu lieu récemment pour résoudre les différends bilatéraux. Bien que l’Algérie ait espéré un changement de gouvernement et donc une révision de la position ibérique sur le Sahara occidental, comptant sur le départ du chef du gouvernement, Pedro Sanchez,après les élections législatives, les choses ne se sont pas passées ainsi, et le socialiste au pouvoir continue de gérer les affaires courantes en attendant de constituer une majorité. Cela a peut-être influencé la décision de résoudre la crise, Sanchez ayant prononcé,lors de l’Assemblée générale des Nations-Unies, des déclarations conciliantes, appelant à une « solution mutuellement acceptable » pour la crise au Sahara occidental, sans pour autant abandonner ses positions antérieures et sans évoquer le plan d’autonomie marocain. Par ailleurs, il s’est montré particulièrement avenant sur la question palestinienne, dont il est l’un des soutiens les plus clairs en Europe occidentale. En ajoutant à cela des intérêts économiques communs, notamment dans le domaine des hydrocarbures, les deux pays ont signé plusieurs accords. Reste à voir si la désignation d’un ambassadeur à Madrid sera suivie d’autres démarches, telles que la visite d’un dirigeant de haut rang des deux côtés de la Méditerranée, comme l’a souhaité le gouvernement espagnol à plusieurs reprises.
Akli Ouali
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