Où sont les preuves grâce auxquelles Israël comptait accabler les résistants palestiniens devant l’opinion publique internationale, en confirmant qu’ils utilisaient les hôpitaux comme caches d’armes et d’otages ? Même les Américains, qui se sont empressés de donner du crédit à la version israélienne, ne sont pas en mesure de démontrer une telle hypothèse. L’assaut mené par l’armée israélienne contre le complexe hospitalier Al Shifa, brutal et inhumain à l’extrême, a été un tournant aux lourdes conséquences pour Tel-Aviv, mais aussi pour ses soutiens. Il s’agit d’une machination qui est en train de se retourner contre l’État sioniste, sur les plans militaire, politique et médiatique. Pour de nombreux observateurs crédibles, la manière avec laquelle Israël a géré ses attaques criminelles contre les structures de santé, en prétextant qu’elles serviraient de refuges aux éléments des Brigades Al Qassam, s’est avérée un fiasco d’une ampleur indescriptible. En un mot, ce fut un échec retentissant des services de renseignements israéliens, plus retentissant encore que celui provoqué par le « déluge d’Al Aqsa ». Cependant, il est archisûr qu’aucun média occidental n’osera dévoiler la réalité que Tel-Aviv s’obstine à dissimuler. Ni les puissances ni les organisations internationales ne pourront contrarier la volonté d’Israël de vider le nord de Ghaza de sa population. Hier vendredi, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) s’est limitée à demander que des flux réguliers et quotidiens de patients soient autorisés à quitter la bande de Ghaza pour être soignés en Égypte, afin de soulager les hôpitaux débordés. L’OMS espère pouvoir déployer dès que possible une équipe à Ghaza pour évaluer la situation, et réclame la mise en place d’un « mécanisme pour faciliter l’évacuation des patients les plus critiques », a déclaré en visioconférence le chef du Bureau de cette organisation onusienne dans les territoires palestiniens occupés, aux journalistes à Genève. Il a expliqué qu’il faudrait évacuer cinquante à soixante patients par jour vers l’Égypte. Selon l’OMS, 47 des 72 centres de soins primaires à Ghaza sont hors service et 25 des 36 hôpitaux ne sont pas opérationnels, les autres ayant du mal à fonctionner. « Il est clair que cela ne suffit pas pour répondre aux besoins incessants dus aux hostilités », a commenté le même responsable. Il est à signaler que les bombardements israéliens ont fait plus de 11.500 morts. « À l’OMS, nous sommes extrêmement inquiets pour la sécurité des patients et du personnel, non seulement à Al Shifa mais aussi dans d’autres hôpitaux », a souligné le même responsable. À propos du même sujet, mais dans un autre contexte, le chef de la diplomatie de l’Union européenne, Josep Borrell, a estimé que la guerre israélienne était « le résultat de l’échec de la communauté internationale à parvenir à une solution politique à la question palestinienne ». Le diplomate européen a fait montre d’une grande complaisance envers Israël, alors qu’un pays comme l’Afrique du Sud n’a pas hésité à déposer une plainte auprès de la Cour Pénale Internationale (CPI) contre le gouvernement israélien !
M. M./AG
Partager :