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Commissaires aux comptes : Un  rôle clé dans la lutte contre le crime financier

Le Conseil national de la chambre nationale des Commissaires aux comptes a organisé avant-hier mardi 21 novembre, la première édition de la conférence nationale intitulée « Le rôle du commissaire aux comptes dans la prévention et la lutte contre la criminalité financière, le blanchiment d’argent, et la révélation des faits délictueux par les commissaires aux comptes ». L’événement, qui a regroupé plus de 600 participants venant des quatre coins du pays, est placé sous le haut patronage du ministre de la Justice et Garde des Sceaux. Selon Mohamed Yahiaoui, secrétaire général de la chambre nationale des commissaires aux comptes, pas moins de 150 magistrats et cadres du ministère de la Justice ont pris part au conclave, qui a également connu la participation de plusieurs autres institutions et organismes économiques. « Au cœur de cette conférence, l’accent sera mis sur le rôle capital des commissaires aux comptes dans la révélation des infractions au procureur de la République, ainsi que dans la prévention et la lutte contre le blanchiment d’argent. Les commissaires aux comptes, en tant que gardiens de l’intégrité et de la transparence financière, apportent une contribution inestimable grâce à leur accès privilégié à l’information et à leur expertise », nous dira d’emblée Yahiaoui, qui a tenu à indiquer que la responsabilité des Commissaires aux comptes (CAC) a engendré des comportements divergents au sein de la profession. « La conférence vise à clarifier les obligations de révélation et à établir des lignes directrices transparentes. Il est impératif de résoudre les ambiguïtés et les comportements contradictoires, pour favoriser une compréhension mutuelle entre les magistrats et les commissaires aux comptes, tout en cherchant à harmoniser les procédures », a tenu à souligner notre interlocuteur. Il est à noter que les organisateurs de cet événement, premier du genre au niveau national, estiment que « cette conférence sera une étape cruciale vers une coopération renforcée entre les acteurs judiciaires et les commissaires aux comptes, contribuant ainsi à une justice plus transparente et efficace dans la lutte contre les infractions financières ». Il s’est agi de soulever une problématique importante autour des ambiguïtés persistantes dans l’exécution de la procédure de révélation des faits délictueux. « Ces incertitudes ont créé des obstacles à une coopération efficace entre les magistrats et les commissaires aux comptes, compromettant ainsi l’efficacité du système judiciaire et érodant la confiance du public envers cette institution. La question centrale est de savoir comment résoudre ces ambiguïtés afin d’établir une compréhension mutuelle, de clarifier les procédures et ultimement, de renforcer l’efficacité et l’intégrité du système judiciaire en Algérie », ajoute le secrétaire général. Selon un communiqué parvenu à notre rédaction, il s’agit de bien clarifier les dispositions législatives et réglementaires lors de cette journée, en élaborant des directives précises sur la révélation des faits délictueux, spécifiant clairement les responsabilités des magistrats et des commissaires aux comptes, basées sur des dispositions législatives et réglementaires claires, en plus de mettre en place des mécanismes de collaboration confidentielle entre magistrats et CAC. Dans un autre contexte, le secrétaire général de la chambre a plaidé pour un renforcement de la formation et de la sensibilisation, à travers l’organisation de sessions de formation régulières pour les magistrats et les CAC sur leurs rôles respectifs, tout en sensibilisant les parties prenantes aux enjeux de la révélation des faits délictueux. « Nous devons aussi mettre en place des mécanismes de dialogue et de collaboration, en installant des comités consultatifs composés de représentants des magistrats et des commissaires aux comptes, tout en améliorant les canaux de communication, avec l’établissement de lignes directes de communication entre magistrats et commissaires aux comptes et en créant une plateforme numérique sécurisée pour échanger des documents. », a révélé le représentant. Il a par ailleurs tenu à souligner l’importance de faire en sorte que les informations fournies par les CAC soient confidentielles, outre la mise en place de mesures de protection contre les représailles. Il est à noter que la rencontre a été rehaussée par la présence de plusieurs personnalités, dont le directeur général de l’office Central de Répression de la Corruption, Mokhtar Lakhdari, et le procureur de la République auprès du pôle pénal économique et financier Mohamed El Kamel Boudiaf.

Faouzi Senoussaoui

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