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Travail de mémoire sur la colonisation française de l’Algérie : La commission d’historiens en conclave à Constantine

Le travail de mémoire sur la colonisation française de l’Algérie (1830-1962) commence. La commission mixte d’historiens algériens et français chargée de cette mission, inaugurera, à partir d’aujourd’hui à Constantine son chantier en tenant sa première réunion, en présence de ses dix membres (cinq historiens algériens et cinq autres Français). Selon une source proche du dossier, la réunion, prévue sur deux jours, permettra à la commission de « consigner le travail accompli depuis son installation en janvier dernier ». Annoncée en août 2022 à l’occasion de la visite du président français Emmanuel Macron en Algérie, cette instance a été officiellement installée fin janvier. La première prise de contact entre ses membres a eu lieu en avril dernier par visioconférence. « Cette rencontre a permis de déblayer le terrain pour accomplir la mission, qui ne sera pas de courte durée », assure la même source, ajoutant que le « contact entre les historiens des deux pays était très positif ». « Les débats se sont déroulés dans un climat chaleureux, il n’y a pas eu de désaccord. C’était une mise en mouvement. On a déjà fait des colloques entre historiens des deux pays, ce n’est pas quelque chose d’extraordinaire. Ce qui est nouveau, c’est le fait d’être soutenus par les États. Il y a une volonté politique de soutenir une initiative qui permettra, peut-être, d’aller à l’histoire sans être prisonnier de la mémoire », avait pour sa part précisé Benjamin Stora, historien français et spécialiste de la période coloniale. Toujours durant toujours cette rencontre en visioconférence, chacune des deux parties avait présenté son plan de travail, qui sera articulé sur les questions des archives et de l’écriture de l’histoire, deux sujets qui ont toujours suscité la polémique entre les deux pays. Voulant dépassionner les relations algéro-françaises, les présidents Abdelmadjid Tebboune et Emmanuel Macron ont décidé de confier la question de la mémoire et de l’histoire aux historiens. D’où l’idée de mettre en place cette commission mixte, qui devrait avoir un accès complet aux archives des deux pays. Du côté algérien, le choix a été porté sur les historiens Mohamed Lahcen Zighidi, Mohamed El Korso, Idir Hachi, Abdelaziz Fillali et Djamel Yahiaoui. La France a désigné pour sa part Benjamin Stora (également coprésident de la commission, en compagnie de Mohamed Lahcen Zighidi), Florence Hudowitz, Jacques Frémeaux, Jean-Jacques Jordi et Tramor Quemeneur.

Samir Rabah

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