La wilaya de Guelma, ayant consenti un lourd tribut lors des événements du 8 mai 1945 et pendant la Guerre de libération nationale, a enfanté des nationalistes qui se sont sacrifiés pour la cause nationale. Cependant, elle n’a pas bénéficié de l’octroi de grands projets à même de la hisser aux premières loges du développement auquel elle est en droit d’aspirer, à l’instar des autres wilayas du pays.
Comme l’affirme l’adage populaire « Une seule main ne peut applaudir », les walis qui se sont succédé se sont efforcés d’apporter leur contribution pour améliorer le cadre de vie de la population, mais le concours des parlementaires est indispensable pour arracher des projets dignes d’intérêt. En effet, les Guelmois considèrent à juste titre que leur wilaya accuse un retard considérable dans des secteurs clés. Dans ce contexte, des citoyens déterminés à booster leur wilaya se sont rapprochés de notre journal pour attirer l’attention des pouvoirs publics. Un septuagénaire, retraité du secteur public, est catégorique : « La route nationale 21 reliant Guelma à Annaba est saturée depuis des décennies et enregistre de fréquents accidents de la circulation qui endeuillent tant de familles. Le gouvernement avait octroyé lors de la visite officielle du Premier ministre, le 23 décembre 2013, une enveloppe financière conséquente pour le dédoublement de cette route nationale. En 2014, l’ANA (Agence Nationale des Autoroutes) avait chargé quatre sociétés nationales de concrétiser, dans un délai de quatre ans, ce tronçon d’une trentaine de kilomètres. A l’heure actuelle, nous déplorons que ce projet, dont le taux d’avancement est dérisoire, patine encore. Les walis successifs se sont impliqués pour le relancer mais il est primordial que les pouvoirs publics se manifestent pour débloquer cette situation pénalisante.
Constantine et Annaba comme exemples
D’autres interlocuteurs adhèrent à ce constat et à cette solution, estimant que les cinq députés et les deux sénateurs de la wilaya doivent se manifester à Alger en prenant attache avec le ministre de tutelle. Dans ce contexte, ils citent la récente intervention des députés de la wilaya de Constantine qui avaient convaincu le ministre des Travaux publics à se déplacer et ordonner la relance des projets en souffrance. Un sexagénaire déclare : « Depuis la nuit des temps, la voie ferrée Bouchegouf-Guelma-El Khroub est à l’abandon et isole par conséquent notre wilaya. Celle-ci est en droit de prétendre à sa réhabilitation pour permettre la circulation des voyageurs et le transport des marchandises afin de soulager les routes encombrées de semi-remorques et camions. Le ministre des Transports doit être contacté par les parlementaires car il y urgence ». Ammi Kaddour, un solide septuagénaire, poursuit : « Deux députés d’Annaba ont réussi à persuader le ministre de la Pêche et des Ressources halieutiques à se rendre dans leur wilaya pour booster ce secteur stratégique. Nos parlementaires doivent bouger et apporter leur contribution car un mandat de parlementaire n’est pas honorifique. Ils sont partie prenante dans l’essor économique de leurs wilayas respectives. Je saisis cette opportunité pour les « secouer » et leur rappeler leurs devoirs car la population les a élus pour collaborer avec les autorités locales et plaider à l’APN (Assemblée Populaire Nationale) et au Sénat les besoins cruciaux de notre wilaya ». Dans la foulée, Ammi Salah évoque le secteur de la santé qui nécessite une attention particulière des pouvoirs publics. Il affirme : « Abritant plus de 5.000 habitants, la wilaya de Guelma souffre de l’absence d’un CHU (Centre Hospitalier Universitaire) en mesure de répondre aux besoins de la population, pénalisée par cette anomalie intolérable. Notre pays enregistre une bonne santé financière qui l’autorise à concrétiser de tels projets d’intérêt général. D’autre part, nous disposons d’un contingent appréciable de médecins et de spécialistes à même d’apporter leur concours au CHU. La balle est dans le camp de nos sept parlementaires ».
Hamid Baali
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