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Récupération du foncier industriel non exploité : Panique à la zone industrielle de Berrahal

Les trafiquants du foncier industriel et de la promotion immobilière à Annaba se retrouvent dans une situation délicate. Des parcelles foncières à vocation industrielle et immobilière, attribuées depuis plusieurs années dans le cadre des dispositions du Comité d’Assistance à la Localisation et à la Promotion des Investissements et de la Régulation du Foncier (CALPIREF), et destinées à accueillir divers projets, notamment dans les domaines de l’hôtellerie et de l’agroalimentaire, au sein des zones industrielles de Berrahal et d’Aïn Berda, sont dans le viseur du wali d’Annaba, Abdelkader Djellaoui. Sur ses instructions, des enquêtes approfondies seront menées par les agents de la Société de Gestion des Zones Industrielles (SGZI), apprend-on de sources concordantes. Cette décision fait suite à des informations faisant état d’un trafic important de foncier industriel, alimenté par de prétendus industriels ayant indûment bénéficié de plusieurs hectares, au fil des années. Ces révélations ont provoqué une panique sans précédent parmi certains bénéficiaires, qualifiés de pseudo-industriels, voire de spéculateurs. Choquées par la décision du wali, ces personnes ont entrepris en urgence des travaux d’aménagement, installé des clôtures et ouvert des pistes asphaltées. Certains ont même mis en place des dispositifs, tels que des pompes à béton, pour tromper la vigilance des enquêteurs. Cependant, nous apprenons que des photos satellitaires, datant de quelques semaines, seront utilisées par les enquêteurs comme preuves tangibles du trafic de foncier, corroborant le non-respect des cahiers des charges par les bénéficiaires. Une des clauses stipule qu’en l’absence de démarrage des travaux dans les six mois suivant la concession, le foncier sera automatiquement récupéré par l’État. Il se dit également qu’à la suite des enquêtes sur le foncier industriel non exploité, les lots identifiés seront récupérés par les pouvoirs publics, pour répondre aux demandes de porteurs de nouveaux projets. Selon des sources, certaines assiettes avaient été attribuées avant et pendant l’année 2015, faisant partie d’un ensemble de quelque 330 projets accordés par les autorités et dont les bénéficiaires n’auraient pas respecté les cahiers des charges. De surcroît, ces parcelles serviraient actuellement de décharges sauvages, au grand regret de véritables acteurs économiques, qui envisagent des extensions créatrices de richesses et d’emplois, loin du trafic foncier à Annaba. Les autorités des wilayas d’Alger, Skikda et El Tarf sont particulièrement sollicitées par ces acteurs, étant donné l’exiguïté foncière à Annaba. Selon des sources proches des domaines publics, des superficies foncières industrielles, attribuées avec des facilités administratives, seront récupérées par voie judiciaire, en raison du non-respect des cahiers des charges. Malgré des permis de lotir obtenus il y a plusieurs années, certains projets n’ont toujours pas été lancés et certains ont été abandonnés, pour diverses raisons. Les cahiers des charges exigent toutefois le démarrage des projets dans les trois mois suivant l’émission du permis de lotir, faute de quoi, les projets défaillants seront purement et simplement annulés, et les assiettes foncières récupérées par le service du domaine public. À noter qu’une opération datant de 2017 avait permis de récupérer plusieurs lots, cédés à des prix dérisoires, à savoir 160 dinars le mètre carré, revendus clandestinement à plus de deux millions le mètre carré.

B. Salah-Eddine

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