Après plusieurs mois de sécheresse qui ont suscité des craintes quant aux réserves d’eau de surface dans les différents barrages et d’eaux souterraines à l’image des nappes souterraines, dont la plus importante est celle de Bouglez, voici enfin le grand retour des pluies. En ce sens, un apport pluviométrique d’environ 200 millimètres a été enregistré, représentant presque le quart des précipitations annuelles, généralement situées entre 800 et 1.200 millimètres.
Selon le chef de la station météorologique de la wilaya d’El Tarf que nous avons contacté, les pluies qui sont tombées du mardi 14 novembre à 16 heures jusqu’au jeudi 23 novembre à 13 heures ont atteint 158 millimètres. Avec les précipitations qui ont suivi jusqu’au petit matin d’hier, vendredi 24 novembre, ce chiffre a approché allègrement les 200 millimètres. C’est une véritable aubaine, quand on sait l’importance de ce précieux liquide. Le sentiment de joie et de bien-être se lit sur les visages de tous les citoyens, notamment les agriculteurs, malgré les désagréments qui peuvent apparaître dans de telles situations. Il s’agit, comme vous l’aurez deviné, des inondations. En effet, plusieurs axes routiers ont été affectés par les inondations, notamment la route nationale 84 à hauteur du rond-point de Zerizer, la route nationale 44 à El Faid et Sidi Kassi dans la commune de Ben M’hidi, la route nationale 82 devant le centre de formation professionnelle, ainsi que plusieurs chemins de wilaya tels que le 110. Le jeune directeur par intérim et ses équipes étaient à pied d’œuvre avant-hier, dès deux heures du matin, pour pomper l’eau et dégager les avaloirs là où c’était nécessaire, afin de rétablir la fluidité de la circulation routière. Cela a été particulièrement crucial à Sidi Kassi, à la sortie du chef-lieu de la wilaya, sur la route nationale 82 et le chemin de wilaya 110. Les éléments de la Protection civile sont, eux aussi, intervenus pour évacuer l’eau dans de nombreux endroits, notamment au commissariat de police de Chebaita Mokhtar, à M’Ridima dans la commune d’El Kala et à Deira Mostafa dans la commune de Ben M’hidi. Même les citoyens, avec des moyens rudimentaires, ont mis la main à la pâte, notamment à Dréan, Chebaita Mokhtar et Zerizer. Le maire de la commune d’Echatt, Hacene Laskri, nous a informés qu’il s’est rendu dans de nombreuses cités où les eaux ont provoqué des inondations, depuis les premières lueurs du jour jusqu’à la tombée de la nuit. Les équipes et les ressources de la commune ont été mobilisées pour secourir les familles sinistrées dans des quartiers tels que Ben Ammar et Chakoubia. Les infiltrations d’eau étaient également fréquentes dans de nombreuses cités où sont érigés des logements sociaux, y compris celle des 150 logements du Lac des Oiseaux, livrés récemment. Des coupures d’électricité de courte ou moyenne durée ont eu lieu dans plusieurs communes, notamment à Dréan et Chebaita Mokhtar, pour ne citer que celles-ci. Par ailleurs, un véhicule a dérapé dans l’après-midi d’avant-hier sur la route de Bougous, causant des blessures sérieuses à deux de ses occupants, qui ont été évacués en urgence vers l’Etablissement Public Hospitalier (EPH) d’El Tarf. Le Directeur des Ressources en Eau (DRE) de la wilaya, que nous avons contacté pour obtenir des informations sur l’apport pluviométrique dans les barrages, a déclaré qu’il faudra attendre trois ou quatre jours pour évaluer l’impact des déversements des eaux des oueds dans les différents barrages, notamment celui d’Oued Damous, le plus important, prenant sa source dans les hauteurs de Bouhadjar et se déversant dans le barrage de Cheffia. Enfin, malgré les désagréments, ces pluies providentielles ont été accueillies avec une immense joie. Du côté des agriculteurs, à commencer par le président de la chambre de l’agriculture, on jubile.
Iheb
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