Les éléments de la brigade des crimes économiques et financiers relevant de la Sûreté de wilaya de Sétif ont réussi à démanteler un atelier clandestin spécialisé dans la fabrication d’engrais et d’aliments pour le bétail, a indiqué hier, dimanche 26 novembre, un communiqué de la Sûreté de wilaya. Les personnes impliquées dans cette affaire ne détenaient aucun document ou autorisation délivrés par les autorités compétentes pour exercer cette activité industrielle, selon le communiqué. Les enquêteurs ont agi suite à des informations confirmées parvenues au service de la police judiciaire, indiquant l’existence d’un atelier secret dans un village reculé, situé sur le territoire de la commune de Guidjel, à une quinzaine de kilomètres au sud du chef-lieu de wilaya. Le propriétaire de ce local, qui travaillait avec deux partenaires, était spécialisé dans la fabrication de produits destinés à l’alimentation des animaux (volailles et vaches) et de fertilisants pour les sols, selon les mêmes informations. Après avoir obtenu l’ordre de perquisition délivré par le procureur de la République près le tribunal de Sétif, les enquêteurs accompagnés d’éléments des directions locales des Services agricoles et du Commerce se sont rendus sur les lieux. Ils ont découvert, dans un ancien entrepôt où les conditions d’hygiène faisaient défaut, quarante caisses en plastique remplies de pierres, treize barils contenant de l’acide phosphorique et 62 barils vides qui avaient contenu le même produit. Les enquêteurs ont également mis la main sur 1.358 sacs de 20 kilos chacun remplis de gypse destiné à fertiliser le sol, ainsi que 74 sacs pesant 25 kilos chacun, emballés avec du phosphate de calcium destiné à augmenter la production d’œufs et de lait de vache. Ces marchandises étaient prêtes à être commercialisées. Pendant l’enquête, il a été relevé que le propriétaire de l’atelier employait trois travailleurs non enregistrés auprès des services de la sécurité sociale et n’ayant pas l’autorisation d’exercer cette activité. De plus, il a été constaté que, outre l’absence d’étiquetage sur les différentes matières premières, le « patron » achetait ces dernières sans autorisation ni permis de transport. À la suite de la finalisation des procédures d’enquête, un dossier pénal a été constitué à l’encontre du propriétaire de l’atelier ainsi que de ses deux associés. Les trois mis en cause ont été présentés devant le parquet compétent pour plusieurs délits, notamment la mise en danger directe de la vie d’autrui, la violation avérée de l’un des devoirs de précaution et de sécurité imposés par la loi, ainsi que la mise en vente de produits destinés à l’alimentation animale et de produits agricoles notoirement frelatés, en violation des arrêtés pris par les autorités administratives.
Faouzi Senoussaoui
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