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La Cisjordanie face à une répression sans précédent : Les colons se déchaînent

La répression qui s’est abattue sur la population palestinienne en Cisjordanie, pendant la trêve temporaire de quatre jours concernant Ghaza, qui prendra d’ailleurs fin dans quelques heures, dans le cas où les participants aux négociations échouent à trouver une formule pour une prolongation, a pris une dimension tragique. L’Organisation Non Gouvernemntale (ONG) « Club des prisonniers palestiniens » a déclaré, hier lundi, que l’armée israélienne avait procédé à l’arrestation de plus de 260 Palestiniens en Cisjordanie occupée, pendant la trêve temporaire imposée par les Brigades Al Qassam à une armée israélienne dont les pertes sur le plan humain et matériel sont immenses. Amani Sarahneh, une responsable des médias de cette ONG a déclaré que « durant les quatre jours de trêve humanitaire, les Israéliens ont mené une campagne d’arrestations en Cisjordanie, y compris dans la ville de Jérusalem-Est, contre 260 Palestiniens ». Elle a souligné que ces arrestations s’inscrivent « dans le cadre d’une campagne de raids contre les villes palestiniennes, accompagnée d’actes de vandalisme et de violences contre les détenus et leurs familles ». D’après cette responsable palestinienne activant dans le domaine des médias « depuis le 7 octobre, les Israéliens ont procédé à l’arrestation de plus de 3.260 Palestiniens en Cisjordanie ». Avant de souligner que « les détenus sont interrogés par des agents des renseignements israéliens, et certains d’entre eux sont libérés après des heures, voire des jours, sont reclus en détention administrative (sans chef d’inculpation), ou passent en jugement ». Depuis le déluge d’Al Aqsa, l’armée israélienne mène des campagnes d’incursions quotidiennes dans les villages et les villes de Cisjordanie, qui dégénèrent souvent en affrontements, en arrestations et en fusillades et tirs de bombes lacrymogènes contre les Palestiniens. L’armée israélienne mène une opération militaire meurtrière contre Ghaza, causant des destructions massives des infrastructures, faisant des dizaines de milliers de victimes civiles, pour la plupart des enfants et des femmes, et engendrant une catastrophe humanitaire sans précédent depuis le 7 octobre, selon des sources officielles palestiniennes et onusiennes. Les Palestiniens du village de Burin, situé à environ sept kilomètres au sud de Naplouse, en Cisjordanie occupée, vivent dans un état de peur perpétuelle alors que les attaques de colons israéliens et les fermetures d’usines ordonnées par Israël ont un effet dévastateur sur l’économie locale. Trois millions de Palestiniens dans toute la Cisjordanie occupée sont plongés dans un état de paralysie profonde, depuis qu’Israël a renforcé les restrictions sur le territoire lorsqu’il a lancé son assaut militaire contre la bande de Ghaza. Il faut préciser qu’en Cisjordanie, les colons israéliens et l’armée intensifient leurs raids meurtriers sur des quartiers, villes et villages, faisant au moins 229 morts depuis le début de ce conflit. La situation sociale en Cisjordanie est plus que pénible : les commerces et les entreprises sont presque toujours fermés et beaucoup d’habitants ont peur de se déplacer de ville en ville et même vers les villages voisins. « La pauvreté est omniprésente. Pas de nourriture, pas de salaires… j’ai 12 shekels [environ 3 euros] dans ma poche. Le conseil municipal ne peut pas faire payer l’électricité ou l’eau aux habitants parce qu’ils ne peuvent pas payer », affirme-t-il. En plus, l’autorité palestinienne, qui exerce une autonomie limitée dans certaines parties de la Cisjordanie occupée, ne contrôle pratiquement plus rien. Selon les estimations, les colons ont détruit plus de 3.000 oliviers, anéantissant ainsi des oliveraies transmises de génération en génération en tant qu’héritage ancestral. Ibrahim Omran affirme que les attaques de colons n’auraient pas été possibles sans l’aide de l’armée israélienne. Si la guerre se prolonge pendant un troisième mois, l’ONU prévoit un recul de 12 %, ce qui précipiterait 600.000 personnes dans la pauvreté.

Mohamed Mebarki

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