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Ouverture du capital des banques publiques : Pourquoi le CPA va ouvrir le bal

La réforme bancaire, considérée comme la mère des réformes dans le cadre du changement de paradigme économique, porté par le président Tebboune, n’existe jusque-là que dans le discours des pouvoirs publics et des experts. Doit-on désormais croire à la fin des hésitations des pouvoirs publics et celle de leur réticence à passer du discours théorique aux actes ? Telle semble être la volonté du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, qui entend en finir avec les tergiversations. Avant-hier dimanche, lors du Conseil des ministres, il a donné en quelque sorte le « la » à cette réforme, rappelant la décision prise quant à l’ouverture du capital de deux banques publiques, le CPA et la BDL, et surtout quant à « l’impératif de prendre en ligne de compte (…) les méthodes de gestion modernes, d’autant que l’opération vise à associer le secteur privé dans la gestion de ces importants établissements financiers ». Dans son intervention, le président de la République a énuméré les objectifs de cette réforme, qui n’admet plus de marche arrière, croyons-le du moins, à savoir « associer le secteur privé à la prise de décision économique et créer un climat concurrentiel avantageux pour nos concitoyens, parmi les clients des banques ». Il s’agira à travers le premier jet de cette ouverture, qui concerne les deux établissements bancaires précités, de « stimuler l’investissement et le marché de l’emploi », en cela les deux établissements « doivent s’ériger en modèles pour les institutions financières en matière de prestations de qualité supérieure et d’efficacité ». Placée et pensée dans le cadre d’une « nouvelle approche globale et intégrée » du train des réformes structurelles, l’ouverture du capital de ces deux établissements devrait permettre aux responsables bancaires d’en finir avec cette incohérence des fonds circulant en dehors des circuits bancaires officiels, qui représenteraient quelque chose comme 30 % de la masse monétaire nationale, selon des chiffres souvent avancés par des experts, à l’évocation de cette problématique. Étant donc actée, cette ouverture du capital commencera par le CPA, comme l’a expliqué hier au micro de la radio nationale Rachid Belaid, délégué général de l’Association professionnelle des Banques et des Établissements Financiers (ABEF). Selon Belaid, la cession d’actions, qui concerne 30 % du capital du CPA, se fera dès le mois de janvier prochain. Il y aura, a-t-il précisé, une émission d’obligations, dans un premier temps, d’une valeur globale de cinquante milliards de dinars. Et si les autorités publiques ont décidé de commencer par cette banque c’est parce que, d’après lui, elle est déjà prête, puisqu’il y a eu des tentatives d’ouverture de son capital par le passé. L’autre raison est liée à sa santé financière, jugée « bonne ». Dans une deuxième étape, la privatisation partielle sera implémentée à la BDL, après l’évaluation de l’expérience dans le CPA, qui aura valeur de test probatoire et extensible si l’expérience est couronnée de succès. Pour rappel, les deux tentatives d’ouverture du capital du CPA ont eu lieu durant les années 2000. L’ancien premier ministre, Aimene Benabderahmane, alors ministre des Finances, a remis le projet sur la table fin 2020. Le président Tebboune a donné son aval dimanche et les dés sont désormais jetés et à Dieu va !

H. Khellifi

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