L’adage « c’est l’hôpital qui se moque de la charité » illustre bien la situation qui prévaut dans la wilaya d’El Tarf après les récentes intempéries. Les pouvoirs publics mettent les bouchées doubles pour prendre en charge les préoccupations des citoyens et leur offrir un meilleur cadre de vie à travers des programmes de réfection, d’aménagement et d’assainissement. Cependant, dans bon nombre de situations, les résultats n’ont rien de satisfaisant.
Les dernières intempéries ont mis à nu de nombreuses lacunes dans la réalisation de bon nombre de projets dans plusieurs communes. C’est le cas de l’opération d’assainissement réalisée dans la nouvelle cité des 150 logements à Chebaita Mokhtar. Mobilisant une somme de deux milliards, elle a entraîné un dysfonctionnement du réseau d’évacuation des eaux pluviales, faisant en sorte que l’eau, au lieu de s’écouler normalement, a pris le chemin inverse, provoquant ainsi l’inondation de tous les espaces de cette cité. Il a fallu près de quatre jours et plusieurs pompes pour évacuer les eaux stagnantes. Au siège de la Caisse Nationale des Assurances Sociales (CNAS) situé au chef-lieu de wilaya, la mauvaise planification d’une opération de réfection et d’amélioration de la terrasse a entraîné d’importantes infiltrations d’eau suite au décapage du parement recouvrant cette terrasse. Ainsi, le personnel s’est retrouvé en chômage technique durant les deux derniers jours de la semaine passée. Des axes routiers récemment bitumés, comme à E Kala ou à la cité M’Ridima, ont laissé la terre à découvert. Dans d’autres communes telles que Besbes, Dréan, Ben M’hidi, Asfour, Zerizer, Boutheldja, El Tarf et El Kala, les travaux de remise en état après la mise sous terre de câbles ou de conduites sont toujours en attente. A cela s’ajoutent les infiltrations d’eau dans des immeubles récemment attribués, ce qui cause des désagréments tant pour les piétons que pour les automobilistes. C’est à se demander où sont passés le suivi, le contrôle et les mesures à prendre à l’encontre des entreprises qui ont failli à leurs engagements, pourtant dûment consignés dans le cahier des charges, car tout compte fait, il s’agit de deniers publics.
Les barrages, une lueur dans l’obscurité
Par ailleurs, les dernières précipitations enregistrées dans la wilaya, dépassant les 180 millimètres, ont été salutaires et bénéfiques à plus d’un titre, tant pour l’agriculture que pour les réserves hydrauliques, qu’elles soient en surface ou souterraines (nappes phréatiques), selon le directeur de l’Hydraulique de la wilaya. En ce sens, dira notre interlocuteur, le barrage de Cheffia, d’une capacité de plus de 160 millions de mètres cubes, a reçu trois millions de mètres cubes, portant les réserves de cet ouvrage d’art à 17 millions de mètres cubes. Les deux autres barrages, Mexa et Bougous, ont chacun reçu deux millions de mètres cubes. Ainsi, un apport de sept millions de mètres cubes d’eau au total a été enregistré dans les trois barrages. Avec l’hiver qui approche à grands pas, il est attendu que d’autres précipitations soient enregistrées, ce qui devrait combler les déficits pluviométriques dont la région a souffert l’année passée. Les nappes phréatiques, notamment le captage de Boutheldja où de nombreux forages dont les eaux sont réputées pour leur excellente qualité alimentent la wilaya d’Annaba et certaines communes de la wilaya d’El Tarf, se portent nettement mieux, même si ce précieux liquide est parfois pompé outrageusement par une unité d’eau minérale, ce qui suscite parfois des inquiétudes durant l’été.
Iheb
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