Les seize commerçants installés au rez-de-chaussée du parking à étages de la gare routière de l’avenue Zaâmouche à Bab-El-Kantara sont désespérés, car ils viennent de recevoir des mises en demeure des services de la mairie pour évacuer leurs magasins en remettant les clés à la municipalité de Constantine.
La commune vient d’attribuer ce parking à un nouvel acquéreur qui devrait s’y installer incessamment. L’ancien gérant du parking, interrogé par les médias, a déclaré n’avoir reçu aucune mise en demeure dans ce sens. « J’ai loué cette infrastructure par un contrat de cinq ans renouvelables avec la mairie de Constantine, et ce contrat a expiré en juillet 2021 », a-t-il expliqué. Et d’ajouter qu’à cette date, le propriétaire du parking ne s’était pas manifesté. « J’ai adressé plusieurs demandes de renouvellement auprès des services concernés à la mairie, qui sont restées sans réponses. Finalement, mon contrat a été prorogé pour six mois, expirant le 31 décembre 2021. Cependant, j’ai tout de même été surpris de recevoir des mises en demeure verbales me demandant de quitter immédiatement les lieux, car le parking a un nouveau locataire. Je ne conteste pas la décision, mais la manière dont elle a été prise m’a laissé sans voix », déclare-t-il. Les locataires des magasins au rez-de-chaussée ont été informés de quitter les lieux dans un délai de deux jours, ce qui les a laissés perplexes et inquiets pour leur avenir commercial, selon notre interlocuteur. Au nombre de seize, ces marchands ont expliqués qu’ils étaient installés sur les lieux depuis 2015. « Et dans la foulée, ils nous ont coupé l’électricité des locaux », ont-ils souligné. « Cette décision brusque et arbitraire nous a fait perdre des quantités considérables de marchandises préparées pour la vente. Nous devrions rester sur place et négocier le renouvellement des contrats avec le nouveau gestionnaire du parking », a estimé un restaurateur. Interrogé à son tour, le responsable chargé du patrimoine à l’Assemblée Populaire Communale (APC), Skander Boussouara, a déclaré que la mise en demeure d’évacuer le parking fait suite à une décision de justice du Conseil d’État en faveur de la Société A Responsabilité Limitée (SARL) « Aminex », qui gère l’infrastructure. Cette société a demandé à la commune d’évacuer les locataires actuels pour la céder au nouveau, qui a proposé une offre plus importante de 3,3 milliards de centimes, plus en conformité avec l’objectif de valorisation du patrimoine de la commune. A relever que ce parking était auparavant loué pour un montant de 1,2 milliard. La situation des locataires des magasins ne dépendrait désormais pas de la commune, mais du nouveau locataire qui, conformément au cahier des charges signé avec la mairie, détient tous les droits pour décider du destin de ces locaux, de leur location ou non aux actuels commerçants bien à d’autres.
M. A.
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