Quelques semaines après la tenue du onzième Congrès du FLN, le nouveau secrétaire général de la formation politique, Abdelkrim Benmbarek, a été reçu par le président de la République. Quelques heures auparavant, le ministère de l’Intérieur avait validé toutes les résolutions de la dernière réunion organique de cette formation politique. Ceux qui ont parié sur « la mise au musée » du FLN peuvent encore attendre. Après avoir passé près de cinq ans à se chercher, l’ancien parti unique revient au-devant de la scène politique. En quelques mois, il a réussi à organiser son Congrès, à s’offrir un nouveau secrétaire général, plébiscité par tous les congressistes et, cerise sur le gâteau, est redevenu fréquentable. À tel point qu’Abdelkrim Benmbarek a été reçu par le président de la République dans la journée d’avant-hier mardi. À sa sortie du Palais présidentiel, le responsable politique annonce la couleur : le programme de son parti croise celui du président de la République. « Ce programme encourage la jeunesse, en lui accordant une grande importance, notamment en ce qui concerne la création de start-up », a-t-il souligné, ajoutant qu’il « vise l’amélioration du pouvoir d’achat du citoyen à travers diverses mesures et décisions, prises par le Président Tebboune à cet effet, dont l’augmentation des salaires et l’instauration de l’allocation Chômage ». Autant dire que le parti, banni par les Algériens depuis le Hirak, va jouer un rôle très important dans un avenir proche. Ce nouveau rôle a en effet commencé à apparaître dès la tenue du Congrès d’il y a deux semaines. En plus d’avoir pu tenir ce rendez-vous, les responsables du parti n’ont pas eu de peine à se doter d’un nouveau SG. Mieux, Abdelkrim Benmbarek a été plébiscité à ce poste des semaines avant la tenue du Congrès. Inconnu du grand public, son nom était déjà sur toutes les langues depuis plusieurs jours. On avait passé le mot aux militants pour qu’ils votent pour lui, même si pour donner l’impression d’être dans un jeu « normal », l’ancien ministre, Boudjemaa Haichour a accepté de jouer le lièvre. Mais le jour J, il n’y a pas eu de doute, le FLN a renoué avec la culture du plébiscite, quitte à ne pas respecter le slogan « nous nous renouvelons, mais nous ne disparaissons pas ». L’autre indice de la remise sur les rails de l’ancien parti unique est sans doute la célérité avec laquelle le ministère de l’Intérieur a traité et agréé toutes les résolutions du Congrès du FLN. Alors que les services de Brahim Merad avaient mis près d’une année pour donner leur feu vert au RCD et au PT, il leur a suffi de quelques jours pour l’accorder au FLN, qui entre désormais dans la légalité après une période de cinq ans, durant laquelle le parti se mettait en dehors de la loi sur les partis politiques, en l’absence de la tenue d’un congrès ordinaire. Il reste désormais à savoir si le FLN, sorti premier lors des élections législatives et locales de 2021, saura drainer l’adhésion populaire à son projet. Là est l’enjeu important pour le parti.
Akli Ouali
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