Après une trêve de quelques jours, qui n’en était pas vraiment une, l’aviation israélienne a repris, hier vendredi, tôt le matin, son pilonnage meurtrier de la bande de Ghaza. Vers la mi-journée, le porte-parole du ministère de la Santé affilié au mouvement Hamas et installé dans cette ville martyre, a annoncé un bilan effarant : au moins 109 Palestiniens ont été tués en quelques heures dans des bombardements israéliens. Le même responsable a indiqué également que « des centaines de blessés ont été recensés » dans des hôpitaux débordés où des habitants se pressaient pour donner leur sang. La reprise du pilonnage systématique de la bande de Ghaza depuis vendredi matin a replongé le territoire assiégé dans un « cauchemar », a déploré le directeur général du Comité international de la Croix-Rouge (CICR). « Les gens sont à un point de rupture, les hôpitaux à un point de rupture et toute la bande de Ghaza est dans un état très précaire », a souligné Robert Mardini, ajoutant que désormais, « il n’y a aucun endroit sûr pour les civils sur l’ensemble du territoire, rappelant les défis auxquels sont confrontés les établissements de santé et les organisations humanitaires ». « Dans les hôpitaux où travaillent nos équipes, nous avons constaté ces derniers jours l’arrivée de centaines de blessés graves », a-t-il ajouté. Auparavant, le porte-parole du Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef) a déploré la fin de la trêve, dénonçant « ceux qui ont décidé que la tuerie des enfants pouvait reprendre ». « L’inaction est, par essence, un feu vert donné à la tuerie des enfants », a affirmé James Elder, à des journalistes à Genève, via une liaison vidéo depuis Ghaza. « Il est irresponsable de penser que de nouvelles attaques sur le peuple de Ghaza puissent conduire à autre chose qu’un carnage », a-t-il regretté. Mettant sur le même pied de responsabilité l’agresseur et l’agressé, de nombreux pays, y compris la Russie, ont dit « regretter la reprise des hostilités entre le groupe islamiste palestinien du Hamas et Israël, jugeant que la trêve aurait pu être prolongée jusqu’à la libération de tous les otages ». Des déclarations qui n’autorisent aucun optimisme. « Nous aurions bien sûr préféré obtenir la nouvelle de la prolongation de la pause humanitaire. Cela aurait été plus opportun (…) étant donné que le processus de libération des otages n’est pas terminé », a estimé lors de son briefing quotidien le porte-parole de la présidence russe. Loin des tergiversations politiciennes, le directeur général de l’Organisation mondiale de la santé a exprimé le même jour sa profonde préoccupation face à la reprise des combats. Dans un post sur la plateforme X, le patron de l’OMS, a souligné l’urgence de « décréter un cessez-le-feu permanent dans la bande de Ghaza, car le système de santé y est paralysé ». « Ghaza ne peut se permettre de perdre des hôpitaux ou des lits d’hôpitaux », a-t-il insisté. « Il faut un cessez-le-feu, un cessez-le-feu permanent, un cessez-le-feu qui mène à la paix », a-t-il soutenu. Dans le contexte actuel, où la logique génocidaire semble l’emporter sur toute autre considération avec la caution des puissances occidentales et de nombreux pays arabes, il est peu probable que cet appel soit entendu.
Mohamed Mebarki
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