Khan Younès tout comme la ville de Rafah, située à l’extrême-sud de la bande de Ghaza ont été touchées hier par les bombardements israéliens. Dans un communiqué diffusé à la mi-journée, le porte-parole du ministère de la Santé établi à Ghaza a publié un nouveau bilan faisant état de 15 523 morts dont 70% sont des femmes et des enfants, et de 41 316 blessés depuis le 7 octobre. Jusqu’à hier, près de 1,7 million de Palestiniens ont été déplacés par la force vers le sud de l’enclave. Des centaines de milliers sont hébergés dans des conditions extrêmes au niveau des établissements gérés par l’UNRWA. Il s’agit d’un exode massif, qui rappelle celui ayant résulté de la Nabka de 1948. Il est à rappeler que plus de 70% des habitants de la bande de Ghaza sont considérés comme des descendants directs de réfugiés des générations précédentes. Pour revenir à la situation, il y a lieu de rappeler que celle du secteur de la santé à Ghaza est « inimaginable », selon les propres termes du patron de l’Organisation mondiale de la santé. « Les informations faisant état d’hostilités en cours et de bombardements intensifs à Ghaza sont pétrifiantes », a écrit Tedros Adhanom Ghebreyesus. Celui-ci a déclaré qu’une équipe de l’OMS avait visité samedi l’hôpital médical Al-nasr, dans le sud de l’enclave. « L’établissement était rempli de 1 000 patients, soit trois fois plus que sa capacité », a-t-il déclaré, ajoutant que d’innombrables personnes cherchaient un abri, remplissant chaque recoin de l’établissement. Le chef de l’OMS a fait savoir que les patients recevaient des soins à même le sol, criant de douleur. « Ces conditions sont plus qu’insuffisantes – inimaginables pour la fourniture de soins de santé. Je ne trouve pas de mots assez forts pour exprimer notre inquiétude face à ce à quoi nous assistons », a-t-il souligné. « Cessez-le-feu maintenant ! », a-t-il appelé en désespoir de cause tout en sachant qu’il n’a aucune chance d’être entendu, ni par Tel Aviv, ni par ses principaux soutiens, Américains et Européens tout particulièrement. Au milieu d’appels de plus en plus pressants à protéger les civils, ni Israël, ni les pays occidentaux, qui lui fournissent toute l’aide dont elle a besoin ne semblent faire le moindre effort pour donner l’illusion de vouloir essayer. Tout au nord de Ghaza, l’armée israélienne a mené hier des frappes aériennes suivies de tirs d’artillerie, provoquant d’épais panaches de fumée et de poussière. Plus de la moitié des habitations dans le territoire a déjà été détruite ou partiellement endommagée, d’après l’ONU dont le chef a évoqué « une catastrophe humanitaire monumentale ». Il est à souligner qu’à l’occasion de la tenue de la conférence de l’ONU pour le climat à Dubaï, les Emirats arabes ont imposé de strictes restrictions : il a été interdit de brandir des drapeaux palestiniens.
Mohamed Mebarki
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