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Transport scolaire : Des  manquements, note  la Cour des comptes

Dans son rapport de 2023, la Cour des comptes s’est particulièrement intéressée à la gestion des transports scolaires dans différentes régions du pays, les enquêteurs ayant examiné la situation de plusieurs collectivités. Selon le document, si le transport scolaire fait partie des prestations offertes par les autorités, souvent à titre gratuit, sa gestion n’est pas forcément bien menée. Parmi les manquements relevés, on trouve l’insuffisance du parc de bus mobilisés. « La mobilisation de ces moyens a permis d’assurer le transport à 988.368 élèves, soit 17,15 % de l’ensemble des élèves scolarisés. Toutefois, un besoin de 7.072 bus reste à satisfaire pour une couverture totale de l’ensemble des lignes », note le document, qui détaille l’ensemble des moyens mobilisés : 11.029 bus appartenant aux communes (64,54 %), dont 2.897 bus en panne, tandis que 6.060 bus sont loués par les différentes municipalités (35,46 %) auprès de transporteurs privés, par le biais de conventions. Pour faire face à cette situation, les communes « comblent, parfois, le déficit en surchargeant les bus bien au-delà du poids total en charge autorisé, ce qui n’est pas de nature à assurer la sécurité et le confort des élèves transportés », notent les juges de la Cour des comptes. Ces derniers étayent leurs propos exemples à l’appui : Dans la commune d’El Maine, relevant de la wilaya d’Ain Defla, un bus de capacité de soixante places, achemine 109 élèves, alors qu’à Souagui, dans la wilaya de Médéa, sur la ligne Ouled Aatallah-Soug Djemaa, un bus de trente places transporte cent élèves. « La plupart des bus, d’une marque identique, acquis par le ministère de l’Intérieur, des Collectivités locales et de l’Aménagement du territoire et affectés aux communes pendant les années 2018 et 2019, ont connu des pannes durant l’année de leur acquisition, sans que les clauses contractuelles de garantie soient mises en jeu. Nombre de communes étaient obligées de prendre en charge les réparations sur leurs propres budgets », fait remarquer le document. À cela s’ajoute la vétusté du parc de bus dédiés au transport scolaire. Ainsi, plus de 59 % des bus (170 bus) dépassent les dix ans d’utilisation, 30 % (85) entre cinq et dix ans et seulement 11 % (33) ont moins de cinq années de fonctionnement. Ce vieillissement prononcé entraine de fréquentes pannes, qui sont à l’origine de l’immobilisation d’une grande partie de ces bus. En effet, plus de quarante pannes ont été enregistrées durant l’année dans certaines communes, notamment dans les wilayas de Mascara, El Tarf et Relizane. Sur le plan financier, en plus de l’absence de budgets dans la majorité des communes étudiées — certaines reçoivent des subventions insuffisantes — le document relève des écarts de prix entre les régions. Ainsi, dans la commune Berrihane à El Tarf, le coût annuel du transport d’un élève est de 21.926,75 DA, soit le coût le plus élevé des douze communes prises comme échantillon dans la wilaya. Plus de 60 % du coût résulte de conventions d’un montant de 4.125.000 DA, conclues avec des partenaires privés pour assurer le transport scolaire. Par contre, le coût annuel le plus faible a été enregistré dans la commune de Djebala Khemissi, relevant de la wilaya de Guelma, et a atteint un montant de 4.177,83 DA par bénéficiaire, en plus d’assurer totalité du service de transport scolaire. La commune de Sidi Tiffour, wilaya d’El Bayadh, a loué un bus pour deux mois en 2018, afin de transporter 94 élèves, via deux lignes de transport, au coût de 463.000 DA ; d’où un coût par élève de 112 DA. La commune de Stitten, relevant de la même wilaya, a aussi loué trois bus pour transporter 90 élèves sur certaines lignes pour une durée de deux mois, pour un montant de 2.056.000 DA, soit un coût par élève de 519 DA. Si la Cour des comptes s’intéresse à ce segment, c’est parce que c’est un facteur « qui concourt à l’amélioration des résultats scolaires des élèves et à leur réussite en réduisant le taux d’absentéisme et le taux de déperdition scolaire. La disponibilité d’un transport scolaire favorise la concentration des élèves en classe et leur permet de se concentrer sur leurs études plutôt que sur les moyens leur permettant de rejoindre leurs domiciles », note le document.

Akli Ouali 

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