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Indépendance et sécurité alimentaire : L’Etat mise sur le Grand  Sud

Un évènement majeur à inscrire au top des évènements ayant eu lieu ces dernières années vient d’être abrité par la ville d’Adrar, capitale du Touat. En effet, cette localité, ce chef-lieu de wilaya, qui connait une dynamique dans tous les domaines, a accueilli hier le premier colloque national sur l’investissement agricole dans le Sahara algérien, dont l’ouverture des travaux a eu lieu en présence du ministre de l’Agriculture. Dans son discours inaugural, Youcef Cherfa a renouvelé l’appel des pouvoirs publics aux opérateurs du secteur afin qu’ils fassent preuve d’anticipation et de bonne lecture des perspectives, en investissant en force dans les wilayas du Sud. Saisissant cette opportunité, le ministre a énuméré aux potentiels investisseurs, qui veulent contribuer de façon active et réelle à la consolidation de la sécurité alimentaire du pays, les aspects et les domaines que l’Etat compte mettre en avant pour faciliter leur installation. L’appel concerne aussi bien les investisseurs agricoles nationaux qu’étrangers. Il a assuré en outre que le renouveau agricole saharien s’inscrit en droite ligne dans les priorités du gouvernement. Rappelant les nombreuses facilités accordées par son département pour accompagner l’implantation de nouveaux investissements agricoles dans l’espace saharien, le ministre de l’Agriculture a fait savoir en guise d’information utile que 26% de la production agricole nationale est générée des terres du Sud. « L’agriculture saharienne occupe 7% de la superficie globale agricole en Algérie et produit 26% de la production nationale, dont 11% des céréales, 26% des légumes et plus de 98% de la production nationale des dattes » a-t-il expliqué. Il a par la suite indiqué que le gouvernement s’attèle actuellement à l’élaboration du cadre juridique et règlementaire relatif à l’encadrement de l’investissement agricole au Sud, et ce par la création de mégapoles intégrées pour le développement des filières stratégiques. L’objectif tracé par le gouvernement est d’assurer la sécurité alimentaire et l’exportation de l’excédent. Ces annonces ont été faites en présence de quelques membres du gouvernement, de walis des wilayas du Sud, d’organisations patronales, d’agriculteurs et de professionnels. Conformément à la stratégie du gouvernement développé par Youcef Cherfa, « les mégapoles intégrées doivent commencer par la production agricole, passant par la transformation, l’emballage et le transport pour aboutir au produit final ». A ce propos, le ministre a préconisé « le développement des industries manufacturières, en leur fournissant des intrants agricoles produits localement, citant en particulier les huiles, le sucre, la poudre de lait, les céréales, les légumes secs et le coton destiné à l’industrie textile ».  Il s’agit d’une « nouvelle vision » à même d’assurer la sécurité alimentaire, à travers le développement de ces mégapoles agricoles appelés à couvrir les besoins nationaux et exporter l’excédent, a-t-il souligné. Réitérant son appel aux potentiels investisseurs locaux et étrangers afin qu’ils adhèrent « massivement » à ce processus, il leur a fait savoir « qu’un couloir vert leur sera consacré pour bénéficier du foncier ou d’autres facilitations pour le forage de puits ou le raccordement au réseau d’électricité ». En outre, il n’a pas manqué de rappeler la mise en place d’un système incitatif au profit des exploitants qui réalisent une production agricole deux fois/an et le financement par des banques, des projets agricoles structurants jusqu’à 90 % de leur coût. Il a également rappelé les avantages prévus dans la nouvelle loi sur l’investissement , ainsi que la révision des lois encadrant des aspects importants du secteur agricole, la mise en place d’un cadre pour l’octroi d’agrément aux bureaux d’études spécialisés dans le domaine agricole, l’achèvement de l’opération d’assainissement du foncier agricole, l’amendement du texte de loi sur la création des coopératives agricoles, outre l’autorisation d’importation du matériel agricole rénové et autres mesures. Tout en mettant en valeur les performances positives du secteur agricole, rappelant sa contribution à plus de 14,7% au PIB en 2022, en réalisant une production agricole de près de 4.550 mds da, il a en outre fait savoir que la contribution des régions du Sud à la valeur globale de la production agricole était d’environ 26%, ajoutant que la réalisation des objectifs fixés pour les cultures stratégiques était encore « loin », consistant notamment en la réduction de la facture d’importation de céréales, du sucre, de l’huile de table, des fourrages, du lait en poudre et du coton.

Mohamed Mebarki

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