Il était devenu rare que les retraités fassent l’actualité en Algérie. Même quand c’est le cas, c’est souvent pour informer l’opinion publique du grave déséquilibre financier que traîne une Caisse sociale ayant subi de plein fouet les lourdes répercussions d’un marasme économique résultant de l’imprévoyance d’une Issaba, qui a « joué » avec l’avenir des Algériens durant des décennies. À une époque pas très lointaine, l’avenir de la Caisse nationale des Retraites (CNR) était couvert d’incertitudes, alors que son déficit dépassait les 700 milliards de dinars, au moment où tout était à l’arrêt, dans un pays où le clan prédateur utilisait tous les subterfuges possibles pour détourner des milliards et les placer à l’étranger. La banqueroute ne menaçait pas uniquement les retraités, mais tous les Algériens. Il a fallu une certaine prise de conscience, à un certain niveau, pour arrêter le délabrement continu des services publics. À l’instar des autres institutions et organismes, la CNR est revenue de loin, de très loin. Et si aujourd’hui les retraités renouent avec les bonnes nouvelles, tout en étant assurés de la pérennité du système de retraite, c’est grâce à la nouvelle gouvernance, qui les autorise à faire face aux exigences de la vie avec une relative tranquillité. Lors de son intervention hier lundi sur les ondes de la radio chaîne II, le directeur général de la CNR a tenu à rassurer les retraités de la continuité du soutien de l’État, conformément à sa politique sociale inspirée des textes fondamentaux de la Révolution de libération nationale. Sans faire de discours, Djaâfar Abdelli a affirmé que dès le 1er mai 2024, les pensions de retraite seront revalorisées. Le même responsable a souligné que la législation en vigueur prévoit désormais une révision annuelle de ces pensions, en droite ligne avec les engagements de l’État, en vue de soutenir cette catégorie sociale qui a droit à une vie décente. La mesure en elle-même traduit les préoccupations de l’État, qui tend à maintenir les pensions de retraite malgré tous les aléas économiques et financiers endogènes et exogènes, en phase avec la réalité sociale. L’intervention du directeur général de la CNR a eu lieu à un moment où l’on assiste à une profusion de rumeurs, dont le but est de faire installer un malaise. Quelle soit la valeur de cette revalorisation, sa régularité témoigne de la volonté de l’État d’assurer une relative sécurité et stabilité financière aux retraités, consolidant par la même un peu plus la cohésion sociale. Il est à rappeler que l’actuel DG de la CNR, installé dans ses fonctions il y’a une année exactement, avait promis d’assurer un service amélioré aux retraités, quel que soit leur rang. Quant à la situation financière de la caisse, qui dépend en grande partie du décollage économique, elle est encore précaire, mais moins grave qu’elle ne l’était il y a de cela trois ans : en 2021, son déficit était de 540 milliards de dinars, pour redescendre en 2022 à 376 milliards de dinars.
Mohamed M.
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