Du nouveau pour le secteur de la santé, et plus précisément pour les patients atteints de cancer. Avant-hier jeudi, alors qu’il s’exprimait devant les membres du Conseil de la nation, lors d’une plénière consacrée aux questions orales, le ministre de la Santé, Abdelhak Saihi, a indiqué que son département vient d’adopter une stratégie pour une meilleure prise en charge des personnes atteintes de cancer. Ladite stratégie consiste en la création de services de chimiothérapie et de radiothérapie au niveau de plusieurs hôpitaux. Cette opération sera financée par le Fonds national de lutte contre le cancer, a affirmé Saihi, tout en soulignant que les 58 wilayas du pays vont bénéficier de cette mesure d’ici à fin 2026. Sollicité par un membre du Conseil de la nation, afin de s’expliquer sur la non-concrétisation d’un centre de radiothérapie dans la wilaya de Jijel, le ministre a répondu que cela était dû à des contraintes financières. « Le dossier de prise en charge des cancéreux a été rouvert par le secteur et verra prochainement le jour non seulement à Jijel, mais aussi dans d’autres wilayas telles que Boumerdès, Mostaganem, Ghardaïa et M’Sila, lesquelles disposent d’hôpitaux d’une capacité de 240 lits et bénéficieront bientôt de services de chimiothérapie et de radiothérapie », a-t-il rassuré. « La création de services de chimiothérapie et de radiothérapie dans les hôpitaux, les circonscriptions et les zones éloignées permettra d’éviter la réalisation d’un centre de cancérologie qui coûte à l’État douze milliards de DA, alors que la création d’un service dans un hôpital coûte un milliard de DA, ce qui profitera à plusieurs wilayas », a-t-il souligné. Il est à rappeler que l’Algérie enregistre annuellement près de 50.000 nouveaux cas de cancer, tous types confondus, selon les données du registre national des cancers, relevant de l’Institut national de la santé publique établi en février 2022. Parmi les types de cancers les plus répandus dans la société, le registre national cite le cancer colorectal, celui du poumon, de la prostate, de la vessie et de l’appareil digestif chez les hommes. Chez les femmes, vient en tête le cancer du sein, le cancer colorectal, celui de la glande thyroïde et du col de l’utérus. Le cancer du tube digestif reste généralement prédominant au niveau national chez les deux sexes. C’est dans le but d’une meilleure prise en charge des patients qu’il a été décidé la restauration et la réactivation du Fonds national de lutte contre le cancer, afin de renforcer les régions nécessitant des équipements d’imagerie et de radiothérapie, ainsi que l’acquisition des médicaments innovants au profit des patients, pour qu’ils puissent bénéficier du même type de traitement appliqué dans les pays développés et améliorer leur qualité de vie. Faudrait-il mettre un terme d’abord aux ruptures de médicaments enregistrées ponctuellement, qui peuvent parfois durer entre trois et six mois ? Ou alors, remédier à la difficulté de prendre des rendez-vous de radiothérapie après que le patient ait subi une chimiothérapie et une intervention chirurgicale ? Il est à signaler que la prise en charge en radiothérapie des patients demeure insuffisante, ce qui amène les patients à recourir aux services du secteur privé, où les coûts sont extrêmement élevés. Le ministre de la Santé ne l’a pas évoqué, mais le problème des équipements du secteur public qui tombent en panne constitue toujours un obstacle majeur. Par ailleurs, Saihi a été sollicité pour fournir des explications concernant le retard accusé dans la réalisation du projet de l’hôpital 120 lits de Djanet. À ce sujet, il a fait savoir que « la wilaya a bénéficié de plusieurs projets dont la réalisation a été confiée au ministère de l’Habitat et de l’Urbanisme », citant « un hôpital de 120 lits et dont la réalisation sera lancée prochainement, une polyclinique dont les travaux de réalisation ont atteint un taux de 75 %, ainsi que deux autres salles de soins et un centre sanitaire qui seront lancés prochainement ».
Mohamed M.
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