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Ghaza : le véto américain : Une caution au génocide

Le Conseil de sécurité a rejeté un projet de résolution appelant à un cessez-le-feu humanitaire immédiat à Ghaza, en raison du véto américain. Le projet de résolution avait été introduit après l’invocation sans précédent de l’article 99 de la Charte des Nations Unies. « Les yeux du monde et ceux de l’histoire nous regardent. Il est temps d’agir » avait imploré António Guterres, Secrétaire général (SG) de l’ONU. « À ce jour, 339 établissements éducatifs, 26 hôpitaux, 56 centres de soins, 88 mosquées et 3 églises ont été détruits, de même que plus de 60 % des logements de Ghaza. Près de 85 % de la population a été contrainte de fuir ses foyers et au moins 88 abris de l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA, NDLR) ont été touchés. Des chiffres qui augmentent de jour en jour » avait alerté Guterres. « Tout ce que je viens de décrire représente une situation sans précédent qui a conduit à ma décision, sans précédent, d’invoquer l’article 99 de la Charte des Nations Unies, pour exhorter les membres du Conseil de sécurité à faire pression pour éviter une catastrophe humanitaire et appeler à un cessez-le-feu humanitaire », a déclaré le SG de l’ONU. En plus des membres permanents et non permanents du Conseil de sécurité onusien, exception faite des États-Unis (véto) et du Royaume uni (abstention), une centaine de pays ont voté pour l’appel. Hélas, leur vote ne pèse pas lourd devant la prépondérance d’un seul pays, en l’occurrence les États-Unis d’Amérique, principal allié d’Israël. Il est à rappeler que ce n’est pas la première fois que les Américains bloquent une résolution concernant la Palestine. Le véto d’avant-hier vendredi soir est le 35e sur un total de 39, depuis 1970. En continuant à fournir des armes et une protection diplomatique à l’entité sioniste, Washington vient de condamner à mort l’ensemble de la population de Ghaza. Quelle signification donner à la Journée internationale des droits de l’homme, qui correspond au 10 décembre de chaque année, alors que plus de 500.000 Palestiniens sont menacés de famine et de maladies, dans un contexte horrible, marqué par le déplacement forcé d’un million de personnes en moins d’une semaine ? Chaque jour, des milliers de familles se retrouvent à la rue, en train de chercher un abri pour la nuit. Mais où sont les droits de l’homme dans un monde qui cautionne l’horreur par impuissance ou avec préméditation ? Comble de l’hypocrisie et de la dissolution morale d’un monde occidental en pleine perversion, la présidence française avait célébré, il y a deux jours, en flagrante violation de ses supposés principes laïcs, une fête religieuse juive dans l’enceinte même de l’Élysée ! Inconcevable attitude, marquant un cynisme sans pareil d’une puissance occidentale, qui regarde tout en cautionnant l’errance, la mort et la souffrance infligées à des centaines de milliers de Palestiniens, déplacés d’une partie du territoire de Ghaza vers une autre, dans un contexte de désolation totale. Mais ce qui est plus grave, c’est la position des États-Unis. En effet, la première puissance au monde continue d’assurer à Israël les bombes qu’elle largue sur la bande de Ghaza, sans tenir compte des appels et des alertes. Hier samedi, la directrice régionale pour le Moyen-Orient, l’Afrique du Nord et l’Europe de l’Est au Programme Alimentaire Mondial des Nations Unies (PAM), a affirmé que la « seule façon d’éliminer la menace de famine à Ghaza est un cessez-le-feu, pour permettre un acheminement généralisé des vivres ». La responsable humanitaire a indiqué qu’elle n’a jamais assisté à de telles scènes durant près de vingt ans passés à Ghaza.

Mohamed Mebarki

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