Les retrouvailles entre Setifiens et Biskris n’ont connu aucun vainqueur. Plus entreprenants, volontaires à souhait et mieux organisés, les visiteurs bouclent la première période à leur avantage. Ils rentrent aux vestiaires avec une confortable avance de deux buts,au grand bonheur de leurs supporters, venus nombreux à Sétif, où règne un froid de canard. Les hommes de Mounir Zeghdoud ne se privent pas de mettre à profit les monumentales bévues de la défense adverse, véritable passoire, et jettent un froid, en plus de celui de la ville, aussi bien sur le chaudron que sur des socios qui ne s’attendaient pas à un tel scénario. Même si l’USB n’a toujours pas récupéré les licences de ses nouveaux joueurs, il voyage bien cette saison. Après la douche froide, Franck Dumas rectifie le tir et incorpore quatre éléments dès l’entame de la seconde mi-temps, marquée par le recul des invités. Croyant avoir fait le plus dur, les partenaires de ce vieux briscard de Khoualed cèdent du terrain, des espaces et l’initiative à leurs adversaires, décidés à décrocher le cocotier.Les Noir et Blanc parviennent à remettre les pendules à l’heure, mais sans convaincre grand monde. Les réalisations de Coulibaly et Zammoum ne peuvent être l’arbre qui cache la forêt. La stratégie de Zaghdoud, qui ne s’est pas déplacé en terrain inconnu, a le moins que l’on puisse dire mis à nu les maux et carences du onze Sétifien. Ce dernier est loin, très loin du niveau d’une Ligue 1 professionnelle. S’en sortant bien face à l’USB, qui a laissé filer un succès qui lui tendait pourtant les bras, l’Aigle noir n’a pas les outils pour jouer le podium, qui est l’objectif du nouveau propriétaire de l’ESS. Construire une équipe avec des éléments moyens, pour ne pas dire faibles, est, faut-il le rappeler, plus complexe que l’installation d’une antenne parabolique. Coupé de son milieu et de son environnement, l’Aigle noir est l’ombre de lui-même. Cette rencontre met à nu le bricolage et le douteux casting de l’intersaison. Des problèmes qui ont été pointés à maintes reprises par L’Est Républicain. Reconnaissant à demi-mot ces choix peu judicieux d’avant match, Dumas n’a pas cependant pas été tendre avec ses éléments. « Je suis déçu pour nos supporters et pour l’ambiance. Certains mauvais choixont failli nous couter cher. L’équipe, qui voulait faire bonne figure devant son public, a loupé le premier virage. On a fait des cadeaux. Certains joueurs ont été insuffisants et ça ne me plait pas. Ils vont m’entendre cette semaine. En deuxième mi-temps, on a opéré des changements et réussi à revenir. Ceci prouve que l’équipeadu caractère. Il va y avoir des changements, croyez-moi », dira en fin de match le coach ententiste. Ce dernier n’étant pas sur la même longueur d’onde que ses employeurs, quine ratent aucune sortie médiatique pour rappeler que le« podium »est l’objectif premier d’un onze ayant pourtant besoin de deux latéraux, d’une sentinelle, d’un meneur jeu comme Djabou, sorti par la petite porte, et de renards de la surface, sachant que Benchoucha et à un degré moindre Coulibaly, n’ont pas le profil…
Kamel Beniaiche
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