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Guardiola, Mahrez et la CAF

La Confédération Africaine de Football (CAF) vient de se couvrir de honte et de ridicule, en excluant l’international algérien Ryad Mahrez du podium du meilleur joueur du continent. Une exclusion incompréhensible aux yeux de tous les connaisseurs du foot, qui n’ont pas hésité à pointer du doigt la subjectivité et la partialité d’une institution gangrénée par le lobbying marocain. Comment ne pas enrager contre ce scandaleux classement, quand on sait que le maître à jouer des Verts a raflé la Ligue des Champions européenne, la Premier League et la FA Cup durant cette année 2023, alors que les palmarès de ses concurrents pour le Ballon d’or africain sont faméliques ? En effet, l’Égyptien Mohamed Salah de Liverpool n’a remporté que la modeste community Shield, le Marocain Achraf Hakimi s’est contenté du titre de champion de France, là où le Nigérian Victor Oshimen n’a strictement rien gagné. Ils ne pèsent théoriquement pas bien lourd devant le palmarès impressionnant de Ryad Mahrez, qui a éclaboussé de sa classe et de son talent le championnat anglais et la prestigieuse Champions League. Par quelque bout que l’on prenne ce podium de la CAF, on ne comprend pas l’absence de l’ex-star de Manchester City. Tous les puristes ont été choqués de découvrir l’identité des trois heureux élus pour le sacre final. Mais à bien y réfléchir, l’absence de Mahrez semble tout à fait compréhensible, du fait de l’absence encore plus choquante de l’Algérie du comité exécutif de la CAF et de toutes ses autres structures. En l’occurrence, le Maroc, l’Égypte et à un degré moindre le Nigeria, ont noyauté tous les rouages de l’instance africaine du football et se partagent le « gâteau » des consécrations et des autres avantages, notamment le choix des arbitres et l’organisation des compétitions. Force est de constater malheureusement que notre pays a très mal joué ses chances au sein de la CAF et a donc laissé la voie ouverte au Maroc de Lekjaa pour dicter sa loi et ses choix à Patrice Motsepe, qui ne peut rien lui refuser. Il va donc falloir revoir notre stratégie par rapport à la CAF, pour éviter que l’on décide contre notre sélection et nos joueurs. Sportivement, Mahrez aurait dû gagner haut la main le ballon d’or africain, sans que personne ne trouve à y redire. Il n’y a qu’à lire le bel hommage que vient de lui rendre son ancien entraîneur, Pep Guardiola : « Je voulais que Gundogan reste ici, je voulais que Riyad Mahrez reste ici, mais ils voulaient partir pour un nouveau défi dans la vie, pour des problèmes familiaux ou pour quoi que ce soit d’autre. Merci beaucoup, les gars, car cela n’aurait jamais pu arriver sans vous ! Impossible ! » Pour Ryad c’est une belle reconnaissance. Mais pour l’Algérie, c’est une maigre consolation, surtout après une série noire d’échecs.

Par Imane B.

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