« Maroc-Émirats arabes unis : une alliance en or ». « Maroc-Émirats : les implications d’un partenariat d’une autre dimension ». « Maroc-Émirats arabes unis : la promesse d’accords historiques ». Ce sont là quelques titres d’une presse marocaine en jubilation, à l’issue de la visite effectuée récemment à Abou Dhabi par le roi du Maroc. Survenu à un moment où le monde entier assiste, impuissant, à l’extermination des Palestiniens de Ghaza, le déplacement de Mohamed VI aux EAU, un des premiers depuis des années, donne l’impression d’avoir été programmé à l’effet de passer inaperçu, notamment aux yeux de la presse internationale. Les deux pays semblaient privilégier le minimum de publicité possible, à la limite de la clandestinité ! À vrai dire, à quoi s’attendre de deux pays qui viennent de normaliser leurs relations avec l’entité sioniste ? Engagés dans un partenariat très particulier avec Israël, le Maroc et les Émirats arabes unis n’avaient aucun intérêt à donner une grande portée médiatique à une alliance dont de nombreux aspects demeurent secrets. Si en public les deux pays manifestent un semblant de compassion avec le peuple palestinien, en aparté et dans les coulisses, Rabat et Abou Dhabi partagent avec Tel Aviv les mêmes visées. Ce n’est certainement pas fortuit si les Émirats arabes unis comptent financer des projets implantés dans les territoires sahraouis occupés. Il s’agit d’un appui direct apporté par les Émiratis aux plans expansionnistes du Maroc au Sahara occidental. Bien évidemment, lorsqu’on entretient des rapports privilégiés avec un pays hors-la-loi comme Israël, aucun principe ni aucune morale ne pourrait se mettre en travers de relations trop équivoques et dont les visées sont, pour le moins que l’on puisse dire, conspirationnistes. Certains projets signés entre Rabat et Abou Dhabi sont destinés à contrer d’autres, conçus par l’Algérie, sur le plan africain. Il est à rappeler que les Émirats arabes unis ont été parmi les rares pays ayant reconnu la souveraineté du royaume sur le Sahara occidental, en inaugurant en 2020 un consulat général à Laâyoune. Que signifie donc cet accord et en ce contexte précis ? Quels sont les objectifs qui lui ont été assignés ? Au-delà des conventions signées entre Rabat et Abou Dhabi, c’est tout simplement l’axe Maroc-Emirats-Israël qui se profile à l’horizon. L’axe du mal, en quelque sorte conçu par les Israéliens, sous le parrainage des États-Unis !
M. M.
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