Mohamed-LamineTir, agent du train travaillant pour la direction régionale de la Société Nationale des Transports Ferroviaires (SNTF) de Constantine depuis 2009, a déclenché une grève de la faim illimitée et organise un sit-in à la gare centrale du chemin de fer de la ville depuis le lundi 4 décembre. Marié et père de deux filles, Mohamed-Lamine Tir, qui est également licencié en droit, est membre de la section syndicale de sa branche d’activité. Lorsque nous l’avons rencontré la semaine passée, il a déclaré qu’en 2018, il avait déjà tenté de se suicider en menaçant de se jeter du bâtiment de la direction régionale, mais il avait été dissuadé par l’intervention des autorités locales, des députés, des autorités sécuritaires, et de la Protection civile. Et d’ajouter que sa protestation fait suite à sa convocation devant une commission de discipline qu’il estime formée en violation de la loi, et ce, dans le but de le licencier. Les accusations portées contre lui incluent « l’atteinte à la dignité des gens, l’incitation des travailleurs à l’indiscipline et la provocation de zizanie parmi eux », en raison de son activité sur les réseaux sociaux, qualifiée de subversive. Tir Mohamed-Lamine a indiqué que ses collègues syndicaux à Sétif, à Skikda, et à Constantine lui apportent leur soutien, mais il craint qu’ils soient également licenciés, notamment après le débrayage ayant duré une heure de temps, mardi 5 décembre. « Je maintiendrai ma grève de la faim jusqu’à ce que je succombe, ou bien jusqu’à ce que les responsables de l’administration reconnaissent le bien-fondé de mon action et annulent la décision de me traduire en commission de discipline », a-t-il affirmé. Des responsables à Constantine, contactés par téléphone, n’ont pas fait de commentaire sur cette affaire, à l’exception du secrétaire général du syndicat, Brahim Belaib, qui a regretté la situation et souligné l’existence de nombreux problèmes non résolus à la direction régionale. Il a également déploré l’indifférence de la direction face aux préoccupations des cheminots.
A. Mallem
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