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Deux millions de Palestiniens dans 8 km² : Ghaza, la plus grande prison du monde

Le ministère palestinien de la Santé à Ghaza a annoncé hier mercredi que tous les stocks des vaccins destinés aux enfants étaient épuisés. La même source a souligné que « le manque de vaccins pour les enfants aura des répercussions catastrophiques sur leur santé en plus de la propagation des maladies, en particulier parmi les personnes déplacées dans des centres d’hébergement surpeuplés ». Le ministère a appelé les organisations internationales à « intervenir rapidement pour fournir les vaccins nécessaires et assurer leur accès à toutes les zones de la bande de Ghaza afin d’éviter la catastrophe ». Il est à rappeler que le secteur de la santé à Ghaza est confronté à des conditions insoutenables, en raison du manque de médicaments et de matériel médical. Jusqu’à hier, le bilan faisait état de plus de 18.000 morts, dont plus de 8.000 enfants, alors que le nombre de blessés a dépassé les 50.000. Sans oublier que 7.700 personnes sont inscrites parmi les disparus. Combien de morts faut-il enregistrer pour que des voix s’élèvent enfin pour dénoncer un véritable nettoyage ethnique à Ghaza ? « Quand on force une population à quitter son logement pour descendre vers le sud, où les bombardements continuent néanmoins et qu’il n’y a plus d’autre débouché imaginable que de franchir à terme la frontière, on ne peut qu’être troublé. Cette impression se confirme, hélas, quand ces réfugiés se voient interdire de retourner chez eux, sans aucune autre forme de salut possible que de se confiner dans une petite zone d’à peine plus de 8 km², où seraient censées s’entasser plus de 2 millions de personnes ! », a estimé un politologue français, repris par le journal L’Humanité. « Quand on voit qu’en Cisjordanie se poursuit un travail méthodique consistant à chasser les Bédouins palestiniens pour y installer de nouvelles implantations, on comprend que ce travail d’épuration dépasse le simple cadre de Ghaza, et peut même concerner l’ensemble des territoires palestiniens occupés, jusqu’à Jérusalem-Est. Il est donc difficile pour les Palestiniens de ne pas penser qu’ils s’apprêtent à vivre une seconde Nakba », a indiqué le même universitaire. Même ton chez le patron de l’agence d’aide aux réfugiés palestiniens de l’ONU à Genève. Celui-ci a indiqué hier que « face aux bombardements, aux privations et aux maladies, dans un espace toujours plus exigu, les Palestiniens sont confrontés au chapitre le plus sombre de leur histoire depuis 1948 et pourtant ce fut une histoire douloureuse ». « Les habitants de Ghaza sont désormais entassés sur moins d’un tiers du territoire d’origine, près de la frontière égyptienne », a-t-il souligné. La question est de savoir aujourd’hui, si Tel Aviv n’a pas l’intention de pousser plus d’un million et demi de Palestiniens à forcer le passage des frontières égyptiennes. « La ville de Rafah à la frontière égyptienne, où se trouve le seul passage ouvert à l’aide humanitaire destinée à la bande de Ghaza, est passée de 280.000 habitants à plus d’un million de personnes », a souligné le fonctionnaire onusien.

Mohamed Mebarki

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