Suite à une mission d’information menée à Alger, le Fonds Monétaire International (FMI) a distribué de « bons points » à l’Algérie et émis quelques recommandations. Ainsi, dans son rapport préliminaire, le document du FMI revoit à la hausse les prévisions de croissance de l’économie algérienne. « La croissance économique devrait atteindre 4,2 % en 2023 grâce à une croissance robuste dans les secteurs des hydrocarbures, de l’industrie, de la construction et des services », note le document publié avant-hier jeudi 14 décembre. Il confirme également que la balance des paiements est toujours excédentaire, grâce à la hausse des prix des hydrocarbures, qui demeurent la principale ressource en devises du pays. Le rapport du Fonds indique que les réserves de change peuvent suffire à assurer quatorze mois d’exportations, une tendance positive qui devrait se poursuivre en 2024 selon le rapport. « Les perspectives à court terme sont globalement favorables », la croissance « devrait rester robuste en 2024 » et l’inflation devrait « se modérer ». De même, le solde des transactions courantes de la balance des paiements devrait enregistrer un léger excédent, du fait de « la baisse supplémentaire des prix des hydrocarbures et d’une hausse modérée des importations », prévoit encore l’institution de Bretton Woods. Mieux que cela, les perspectives économiques pourraient s’améliorer grâce à « la poursuite des réformes visant à diversifier l’économie (et réduire sa dépendance aux hydrocarbures, NDLR), à établir une croissance plus forte et soutenable et à stimuler la création d’emplois ». Ces réformes nécessiteraient « une mise en œuvre continue du Plan d’action du gouvernement, une hausse de l’investissement privé, une amélioration du climat général des affaires, un plus grand développement des marchés financiers domestiques et la recherche de nouvelles opportunités pour les exportations hors hydrocarbures, dans la continuité de l’action menée par les autorités », prévoit le document du FMI. Et de saluer « les progrès continus enregistrés en matière de réforme des finances publiques, tels que l’introduction du budget programme et la mise en place de contrats de performance pour les gestionnaires, qui devraient améliorer la transparence et la redevabilité en matière d’exécution budgétaire ». En revanche, l’institution monétaire note des manquements dans la conduite de la politique économique du pays. Ainsi, le déficit budgétaire devrait « se creuser davantage en 2024, du fait de la hausse des dépenses salariales, des transferts budgétaires, et des dépenses d’investissement public », ce qui « éroderait la marge de manœuvre budgétaire, provoquant un resserrement des contraintes de financement et une hausse de la dette publique ». À cela s’ajoute le fait que l’économie algérienne soit « hautement vulnérable aux effets du changement climatique, tel qu’illustré par les épisodes récents de sécheresse ». Pour éviter ces situations, le FMI recommande un rééquilibrage budgétaire graduel « pour limiter l’augmentation attendue des besoins de financement et de la dette publique à moyen terme. L’adoption d’un cadre budgétaire de moyen terme pourrait contribuer à protéger la politique budgétaire de la volatilité des recettes des hydrocarbures et d’autres chocs ».
Akli Ouali
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