Le Haut Fourneau n°2 (HF2) du complexe Sider El-Hadjar, mis en veille depuis le 17 septembre, redémarrera aujourd’hui, mardi 19 décembre, selon les informations fournies par les cadres du complexe. Ceci intervient après plusieurs mois de crise, ayant entraîné un arrêt total de la zone de production de fonte et d’acier du complexe sidérurgique d’El-Hadjar, en raison du problème de pénurie et de non-conformité du coke importé. Deux cargaisons, contenant au total plus de 36.000 tonnes de coke, ont déjà été réceptionnées il y a plusieurs semaines. En outre, un navire transportant un troisième chargement de 18.000 tonnes en provenance d’Italie prendra le large le même jour que le redémarrage du HF2 et devrait accoster dans les prochains jours au port d’Annaba. Ce ravitaillement devrait permettre au complexe de maintenir sa production pendant environ trois mois, précise notre source. Cependant, même durant cette crise, le complexe sidérurgique n’a pas chômé. En effet, profitant d’un arrêt obligé de la zone de production de fonte et d’acier en raison de l’épuisement des stocks de coke, d’importants travaux ont été effectués dans de nombreuses installations, apprend-on auprès de la cellule de communication du complexe sidérurgique d’El-Hadjar. Lesdits travaux ont commencé au Haut Fourneau (HF) 2, où de nombreuses opérations ont été réalisées. Il s’agissait d’abord de la réalisation de deux expertises. La première a concerné le nettoyage des circuits d’épuration de gaz, les Cowpers, et de leurs annexes, suivi de grands travaux au carneau (tirage d’air), qui ont nettement amélioré le processus de chauffe des Cowpers et, par conséquent, réduit la consommation de coke au démarrage. Ensuite, il y a eu le nettoyage des bâches d’eau de refroidissement ainsi que l’exécution des opérations de brûlage et de décrassage des poches tonneaux, afin d’améliorer leurs contenances. Pour sa part, l’unité de Préparation des Matières Agglomérées (PMA) a bénéficié de travaux de renouvellement de plusieurs équipements. La hotte d’allumage a fait l’objet d’un changement total des briques réfractaires et de la poutre porteuse de la sortie de la hotte. En ce qui concerne le broyeur de minerai, le chariot à coke, le mélangeur et la chaîne d’agglomération, plusieurs travaux ont été réalisés. Il s’agit respectivement de la remise en service de la ligne du broyeur 205, ainsi que du deuxième extracteur, de l’équipement des huit trains avec de nouveaux pneus lisses, et du changement de seize grilles de concassage. À cela, il faut ajouter le remplacement des coussinets de la turbine du ventilateur 2, de l’ensemble turbine et moteur du ventilateur 3, ainsi que le renouvellement des organes des convoyeurs à bande. Du côté de l’aciérie à l’oxygène numéro 1, en plus des travaux réalisés dans la zone d’affinage, les fluides et les machines à coulées, l’opération la plus importante a été le changement de la poutre du pont mobile 314, le rendant fonctionnel dans les opérations courantes de l’unité susmentionnée. Cela permettra de réduire la durée de chargement de la fonte et de la ferraille (tap to tap). Par ailleurs, cette année était fructueuse pour ce géant de la sidérurgie. Ceci après la récupération par Sider El-Hadjar des trois quart des équipements intialement fournis par le groupe industriel italien « Danieli » au profit de l’Entreprise des Travaux Routiers, Hydrauliques et Bâtiments (ETRHB) d’Ali Haddad. Il s’agit d’une initiative du chef de l’État, Abdelmadjid Tebboune. Les équipements sidérurgiques en question, récupérés par les domaines publics de la zone industrielle de Berrahal, ont été mis à la disposition de Sider El-Hadjar. Il est à noter qu’un prêt bancaire de 27 milliards de dinars, soit environ 200 millions d’euros, destiné à financer cet investissement sidérurgique, avait été obtenu par Ali Haddad, homme d’affaires et ex-chef du patronat, sans qu’il n’ait eu à présenter la moindre garantie. Cela s’est produit avant son arrestation, dans la nuit du 30 au 31 mars 2019, au poste frontalier d’Oum Theboul, dans la wilaya d’El Tarf. Le chef de l’État compterait, à travers ce don d’équipements d’une valeur de 80 millions de dollars américains et en souffrance depuis 2018 aux ports de Skikda et d’Annaba, donner un élan qualitatif au complexe sidérurgique d’El-Hadjar, fleuron industriel du pays. Un dessein à même de contribuer au succès économique d’Annaba, capitale de l’acier, d’une part et qui devrait, d’autre part, mettre définitivement à l’abri un investissement public aussi conséquent que celui de Sider El-Hadjar. Il est à signaler que cette décision intervient huit mois après le déblocage de la nouvelle zone industrielle de Berrahal, d’une superficie de 367 hectares et surtout après la récupération définitive, des 134,33 hectares représentant le « complexe sidérurgique algéro-italien » imaginaire, hypothéqués depuis des années sur décision de justice. Ainsi, le plan de relance, basé sur une nouvelle politique économique, commence à donner des résultats concrets à Annaba. Ceci grâce à la nouvelle approche du Gouvernement, qui consiste à récupérer le foncier industriel non exploité, lever les entraves bureaucratiques en tous genres, faciliter la formalisation des dossiers d’investissement, ainsi qu’élaborer des plans de sauvetage pour les entreprises en difficulté et les soumettre au conseil de participation.
B. Salah-Eddine
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