Un autre crime de l’occupant israélien à Ghaza. Après les massacres massifs des civils, la destruction et l’expulsion de près de deux millions de personnes de leurs maisons, le colonisateur décide d’affamer les Ghazaouis. L’alerte, donnée depuis plusieurs jours par les agences de l’ONU sur « une famine imminente », devient une réalité. Selon l’Organisation Non Gouvernementale (ONG) Human Rights Watch, c’est le résultat d’une politique de l’occupant israélien. « Le gouvernement israélien utilise la famine imposée à des civils comme méthode de guerre dans la bande de Ghaza occupée, ce qui constitue un crime de guerre », dénonce celle-ci dans un communiqué rendu public, hier lundi. Selon la même source, les forces d’occupation « bloquent délibérément l’approvisionnement en eau, nourriture et carburant ; en même temps, elles entravent intentionnellement l’aide humanitaire, rasent des terrains agricoles et privent la population civile des biens indispensables à sa survie. » Citant les déclarations des dirigeants politique et militaire de l’occupation, l’ONG affirme que cette politique est approuvée par les hauts responsables de l’État hébreu. « Depuis plus de deux mois, Israël prive la population de Ghaza de nourriture et d’eau, une politique encouragée ou approuvée par de hauts responsables israéliens et qui reflète une intention d’affamer les civils en tant que méthode de guerre », a déclaré Omar Shakir, directeur pour Israël et la Palestine à Human Rights Watch, cité dans le communiqué. Ce dernier appelle « les dirigeants mondiaux à dénoncer cet odieux crime de guerre, qui a des effets dévastateurs sur la population de Ghaza ». Entre le 24 novembre et le 4 décembre, « Human Rights Watch a mené des entretiens avec onze Palestiniens déplacés à Ghaza. Ils ont décrit les profondes difficultés qu’ils rencontrent pour se procurer des produits de première nécessité », lit-on dans le même document. Dans le sud de Ghaza, « les personnes interrogées ont décrit la pénurie d’eau potable, le manque de nourriture menant à des magasins vides et à de longues files d’attente, ainsi que des prix exorbitants », ajoute HRW. « Le Programme alimentaire mondial des Nations Unies (PAM, NDLR) a signalé le 6 décembre que 9 ménages sur 10 dans le nord de Gaza, et 2 ménages sur 3 dans le sud du territoire avaient passé au moins une journée et une nuit complètes sans nourriture », rappelle le communiqué. Et de dénoncer : « Le droit international humanitaire, ou droit de la guerre, interdit d’affamer les civils comme méthode de guerre. » Le Statut de Rome de la Cour pénale internationale stipule en effet qu’« affamer délibérément des civils […] en les privant d’objets indispensables à leur survie, y compris en empêchant intentionnellement l’envoi des secours constitue un crime de guerre. L’intention criminelle ne nécessite pas l’aveu de l’attaquant, mais peut également être déduite de l’ensemble des circonstances d’une campagne militaire. » En outre, le blocus continu de Ghaza par Israël, ainsi que le bouclage de ce territoire depuis plus de seize ans, souligne l’ONG, « constituent une punition collective de la population civile, autre crime de guerre ». « En tant que puissance occupante à Ghaza, Israël a l’obligation, en vertu de la Quatrième Convention de Genève, d’assurer l’approvisionnement de la population civile en vivres et en produits médicaux », précise le document. « Les États-Unis, le Royaume-Uni, le Canada, l’Allemagne et d’autres pays devraient également suspendre leur assistance militaire et leurs ventes d’armes à Israël, tant que les forces de ce pays continueront de commettre impunément, à l’encontre des civils, des abus graves et généralisés constituant des crimes de guerre », conclut le communiqué.
Samir Rabah
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