Le ministre de l’Industrie et de la Production pharmaceutique, Ali Aoun, est revenu hier lundi, lors d’une audience devant les membres de la Commission de la Santé, des Affaires sociales, du Travail et de la Formation professionnelle de l’Assemblée Populaire Nationale (APN), sur la pénurie des anesthésiques dentaires, qui a fait couler beaucoup d’encre pendant des mois. Cette fois-ci encore, Aoun a pointé du doigt le même laboratoire étranger qu’il avait accusé il y a trois mois d’être directement impliqué dans la crise à laquelle ont fait face les dentistes des secteurs privé et public. Il est à rappeler que lors d’un déplacement à Bouira, le ministre s’était emparé du sujet pour mettre à l’index certains lobbies, qui veulent imposer des produits fabriqués en France, dont le prix est trois fois supérieur à celui des produits fabriqués localement. « Je dis non et je n’abdique pas », avait-il soutenu, rappelant la disponibilité des anesthésiques dentaires au niveau des hôpitaux et les cliniques privées. S’exprimant hier devant les députés, le ministre a indexé les mêmes parties. « Le problème de la pénurie d’anesthésiques dentaires était dû à un laboratoire étranger qui monopolisait ce médicament », a-t-il réaffirmé, ajoutant que ce « laboratoire proposait les produits à des prix exorbitants, à 15 euros au lieu de 5 euros ». « Une transaction que nous avons rejetée en bloc », a-t-il souligné. Tout en exprimant la détermination de son département à mettre en échec cette « conspiration », en mettant sur le marché plus de sept millions de doses, il a indiqué que les efforts sont concentrés aujourd’hui sur la diversification des sources d’approvisionnement, en attendant le démarrage de cinq projets de production des produits d’anesthésie dentaire au niveau national. Aoun a par ailleurs saisi cette occasion pour rappeler que six projets ont été approuvés pour produire des médicaments anticancéreux. Il a évoqué notamment la production de formes injectables d’anticancéreux, qui devrait démarrer au cours du deuxième semestre 2024, ainsi que la production de solutions ophtalmiques et de pilules contraceptives, outre la possibilité de produire des hormones de croissance. Dans le même contexte, il a fait savoir que « l’État reste disposé à accompagner les opérateurs nationaux à produire d’autres types de médicaments à haute valeur ajoutée, et de réhabiliter les usines selon les normes de production ». Rappelant que le taux de couverture des besoins nationaux en médicaments produits localement est en voie d’atteindre 70 %, le chef de l’Industrie a souligné que la facture d’importation d’insuline a baissé à cent millions d’euros en 2023. Dans le même contexte, le directeur général de Saidal a rappelé qu’une centaine de nouveaux produits « seront progressivement lancés sur le marché national à partir de janvier prochain, avec une nouvelle gamme de médicaments chaque mois jusqu’à la fin de 2024 ». Le même responsable a indiqué que l’objectif de Saidal consiste à réduire la facture d’importation de médicaments de 2 à 1,1 milliard de dollars, au cours des trois prochaines années.
Mohamed M.
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